Chaque année, à l'approche de l'Aïd El Adha, la demande en matière de moutons augmente, croissance démographique oblige, alors que l'offre reste la même. Comme l'an dernier, la production ovine ne dépasse pas les 22 millions de têtes. « Il n'y a aucune évolution quant à la production par rapport à l'an dernier. Pis, l'envolée des prix des aliments de bétail rend plus compliquée la tâche aux éleveurs. Le quintal de l'orge a atteint 5000 DA », indique Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens). Cela, en plus du décalage entre l'offre et la demande qui influe sur le prix du mouton, en hausse de 10 à 15% comparativement à 2011. En moyenne, le prix de l'ovin varie entre 30 000 et 45 000 DA. L'autre facteur qui entre en ligne de compte par rapport aux prix, selon M. Boulenouar, ce sont les frais des soins vétérinaires et des médicaments. A cela s'ajoute l'anarchie dans le réseau de distribution du bétail. « La désorganisation de ce circuit ouvre le champ aux spéculateurs qui veulent gonfler au maximum leurs marges bénéficiaires », dit-il en se réjouissant que la contrebande du bétail ait baissé cette année par rapport aux années précédentes. Selon les estimations de l'UGCAA, 3 à 4 millions de moutons seront égorgés cette année, dont 200 000 au niveau d'Alger. Dans ce contexte, et afin de mieux organiser le marché, l'UGCAA, indique M. Boulenouar, a sollicité les collectivités locales ainsi que le ministère du Commerce pour installer des points de vente légaux et sous contrôle afin d'éviter l'émergence de points de vente illégaux qui favorisent la commercialisation de moutons malades. « Au niveau de ces points de vente, les moutons ne sont pas soumis au contrôle vétérinaire », signale-t-il.