Le public algérois était présent à la salle El Mougar pour assister à la dernière projection du film « Omar m'a tuer ». C'est un film français réalisé par Roschdy Zem qui s'inspire de l'affaire Omar Raddad. Omar m'a tuer est une phrase célèbre pour l'importante faute lexicale qu'elle contient (la phrase correcte est « Omar m'a tuée »). En tant qu'indice terriblement ambigu, la phrase est devenue l'emblème de toute l'affaire criminelle, au point de servir de titre au film qui met à l'écran l'histoire de ce meurtre. Remarquablement interprété par Sami Bouajila dans le rôle d'Omar Raddad, jouant à fond la corde sensible de l'émotion, le film de Roschdy Zem a trouvé un accueil favorable auprès du public. L'histoire du film remonte à 1991, lorsque Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans la cave de sa villa de Mougins, le 24 juin. Les gendarmes trouvent sur le mur l'inscription : « Omar m'a tuer », écrite avec du sang. Omar, c'est le jardinier, un Marocain établi en France avec sa famille qui ne parle pas le français et qui ne sait ni lire ni écrire. Il est le coupable parfait, malgré des circonstances floues qui l'innocentent. Selon le film, Madame Marchal aurait été tuée le lundi 24 juin, ce qui disculpe Omar Raddad qui se trouvait à Toulon ce jour-là. Mais la conclusion des trois experts mandatés par la commission de révision indique que Madame Marchal est morte entre 11h45 et 14h le dimanche 23 juin et non le 24. Or, ce jour-là, Omar Raddad se trouvait à proximité du lieu du crime. Les autorités amorcent un procès, et condamne Omar à 18 ans de prison. Quatre ans plus tard, sur l'initiative personnelle de feu Hassan II, roi du Maroc, il bénéficiait d'une grâce présidentielle accordée par Jacques Chirac. Toujours coupable aux yeux de la justice, le jardinier marocain cri son innocence et réclame un nouveau procès. C'est l'intervention de Pierre-Emmanuel Vaugrenard (un écrivain) qui va permettre de rouvrir l'enquête. Si Omar était coupable il ne prendrait pas le risque d'un second procès. S'il était coupable, il n'aurait pas fait deux grèves de la faim, de 45 jours et de deux mois et demi. Pendant une heure et 20 minutes de projection, le réalisateur met à l'écran le dur et long combat mené par Omar Raddad afin de convaincre la justice française de ré-examiner son dossier.