Samira Tekrachi, psychologue, explique que cette délinquance est liée aux conditions de vie de l'enfant et à son environnement. « Les coups et blessures volontaires, qui demeurent le crime dominant, s'expliquent par le fait que le jeune délinquant est très violent et cherche à combler ses besoins par tous les moyens », note-t-elle. Elle relève aussi le manque de responsabilité au sein de la famille, ce qui pousse l'enfant à chercher une certaine écoute à l'extérieur. Autre facteur favorisant ces déviations : l'écart entre les exigences de la vie moderne et la réalité, « ce qui a fait perdre les repères à ces adolescents », précise-t-elle. La délinquance mineure peut s'expliquer aussi par l'abandon de l'enfant à la naissance, le divorce, l'excès d'indulgence ou au contraire la sévérité des parents. Le divorce peut être considéré comme la perturbation la plus grave qui peut influer sur la formation de la personnalité de l'enfant. « C'est dans le milieu familial que se forge la structure de la personnalité de l'enfant et les parents jouent un rôle capital dans la formation de sa conscience morale », précise la psychologue. Elle met en exergue aussi l'absence d'un environnement protecteur à l'exemple du voisin et l'irruption d'un climat délétère dans les quartiers. La décennie noire a encouragé la criminalité et la délinquance, des mineurs en particulier. La praticienne met aussi en garde contre les films violents. « Le spectacle de la violence rend les enfants plus agressifs et leur donne des modèles de comportements agressifs », prévient-elle.