Dégâts - «Les enfants se sentent parfois trahis par leurs parents ayant pour résultat une méfiance de l'autre.». Outre les effets psychologiques importants que le divorce induit, les effets juridiques sont nombreux. Ainsi, la question du paiement d'une pension alimentaire se pose. Souvent, le père n'a pas les moyens d'assumer cette pension surtout quand les enfants sont nombreux. A côté de cet aspect financier intervient la question de la résidence de l'enfant, dans la plupart des cas, la jeune femme divorcée est confrontée à une situation des plus cruelles. Sa famille refuse d'accueillir les enfants avec elle, avons-nous constaté lors d'une audience au tribunal d'El-Harrach. Les parents estiment qu'il ne leur incombe pas de prendre en charge les enfants d'un homme qui a gâché la vie de leur fille. Ne pouvant renoncer à leur progéniture, certaines femmes rompent leurs liens avec leurs propres familles et se retrouvent dans la rue, comme c'est le cas d'une femme divorcée qui s'est installée dernièrement sous les arcades du boulevard colonel Amirouche. Elles sont livrées à elles mêmes et à la marginalisation de la société ainsi qu'à toutes les médisances. Pour les enfants commence le tourbillon des troubles psychologiques parce que impliqués malgré eux dans les conflits parentaux qui banalisent les conséquences du divorce. Les effets du divorce «se font sentir essentiellement sur la scolarité et la santé des enfants mais aussi sur leur ressenti. Les enfants se sentent parfois trahis par leurs parents ayant pour résultat une méfiance de l'autre», explique Khadoudja Ferhani, une psychologue et membre d'une association de protection des enfants. Cette incapacité de faire confiance à d'autres, gêne leur capacité de former des relations amicales ou intimes. «Ces enfants-là sont souvent repliés sur eux-mêmes, se sentant diminués par la faute d'une relation de mariage gâchée qui a développé beaucoup de haine entre les parents», explique aussi notre interlocutrice. Une situation insoutenable pour les enfants qui deviennent dans leur grande majorité des enfants violents, complexés ou délinquants s'ils ne sont pas soutenus par la famille du père ou de la mère. «La solidarité familiale et le sentiment de l'enfant d'être aimé et entouré est salutaire dans la plupart des cas. Ceci pourrait inciter les enfants à réussir leur scolarité et, de ce fait, compenser le manque affectif de l'un des parents absent de leur vie et de leur quotidien», conclut la psychologue.