« L'état-major de l'armée étudie, actuellement, l'arrêt des opérations militaires » a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères. « La décision finale sera prise demain », (aujourd'hui, ndlr) a précisé le département de Mouallem, qui a affirmé, mardi, que le dialogue, « loin de toute intervention étrangère », est la seule voie de sortie de crise. Le général Moustapha al-Cheikh, le chef du Conseil militaire supérieur de l'Armée syrienne libre (ASL), a accepté aussi de se joindre à cette trêve du 26 au 29 octobre. « L'ASL cessera le feu si le régime en fait de même », dira-t-il, jugeant peu probable que ce cessez-le-feu soit respecté par les troupes d'el -Assad. C'est Lakhdar Brahimi, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, qui a annoncé, hier, au Caire, sans mentionner la présence d'observateurs internationaux, ce cessez-le-feu, le premier en 19 mois. Celui proclamé le 12 avril dernier à l'initiative de Kofi Annan, le prédécesseur de M. Brahimi, a volé en éclats au bout de quelques heures. L'ONU, dit-on, planche sur un projet de force de maintien de la paix. « Cette trêve est un petit pas qui peut mener à la mise en place d'un cessez-le-feu d'une plus longue durée, à l'ouverture d'un dialogue politique et à un meilleur accès humanitaire, notamment à Alep et Idlib et Homs », a estimé M. Lakhdar Brahimi dans son exposé par visioconférence devant le Conseil de sécurité, sur sa tournée de onze jours dans la région. « Nous retournerons en Syrie après l'Aïd et si le calme s'installait réellement pendant cette fête, nous continuerons à travailler pour un cessez-le-feu durable » dira-t-il. Mais comme la méfiance entre les deux camps est importante, Brahimi, qui a demandé aux quinze, un « soutien fort et unanime » à ses efforts de médiation, admet qu'il n'est pas sûr que la trêve tienne. Raison de ce pessimisme ? Des deux côtés, il y a des groupes qui n'obéissent à personne, selon les analystes. Sans attendre le jour « J », Al-Nosra, le groupe islamiste qui a revendiqué de nombreux attentats, dont celui à la voiture piégée qui a tué, hier, six personnes et blessé vingt autres dans le sud de Damas, a annoncé son rejet de ce cessez-le-feu. L'aviation a repris, hier, ses raids sur Maaret al-Noomane (nord-ouest) où insurgés et soldats s'affrontent pour le contrôle d'une importante base militaire et d'une portion stratégique de l'autoroute Damas-Alep. Last but not least, il y a le scoop du chef d'état-major de l'armée russe, Nikolaï Makarov. « Les rebelles syriens sont équipés de missiles sol-air portatifs, notamment des Stinger de fabrication américaine » dira-t-il. De son côté, le philosophe français, Bernard-Henri Lévy, a déjà pris son bâton de pèlerin. Il exhorte depuis hier, les diplomaties occidentales à mettre en place une « zone d'interdiction de survol » au dessus de la Syrie. « Si on n'est pas capable de le faire, alors qu'on donne aux combattants syriens démocrates, attachés aux principes du pluralisme, des Stinger, c'est-à-dire des armes leur permettant eux-mêmes d'empêcher les avions syriens de survoler les quartiers », dira-t-il sur Europe 1.