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PROCHE-ORIENT : Un Etat palestinien avant 2011?Mahmoud Abbas, qui pourrait rencontrer Benyamin Netanyahu à la Maison Blanche, fin septembre, pourrait mettre Israël devant le fait accompli.
Mahmoud Abbas, qui pourrait rencontrer Benyamin Netanyahu à la Maison Blanche, fin septembre, pourrait mettre Israël devant le fait accompli. Le président de l'Autorité palestinienne envisage de court-circuiter les négociations de paix avec Israël qui traînent depuis les accords d'Oslo de 1993. Comment ? Annoncer la création d'un Etat palestinien « libre et démocratique» d'ici 2011. Salam Fayyad, son Premier ministre, a présenté hier à Ramallah, en Cisjordanie, le programme qui pourrait rendre ce rêve de Barack Obama «réalisable». «Nous devons, en dépit de l'occupation, œuvrer pour créer un Etat palestinien indépendant avec El Qods, comme capitale et dans les frontières de 1967, au cours des deux prochaines années», dit-il en présentant le programme de son gouvernement. Fayyad, qui comprend «la menace que pose la poursuite de la colonisation israélienne au règlement basé sur deux Etats», affirme qu'il «reste attaché aux programmes de l'OLP et de l'Autorité palestinienne» pour créer cet Etat «indispensable pour la sécurité et la stabilité de notre région». «Nous avons décidé de faire preuve d'initiative, d'accélérer la fin de l'occupation en travaillant très dur pour mener des actions positives sur le terrain, de façon à voir émerger notre propre Etat comme un fait qui ne peut être ignoré et si un Etat de facto existait -avec ou sans la collaboration des Israéliens-, cela forcerait Israël à abattre ses cartes sur ses intentions en ce qui concerne l'occupation de la Cisjordanie», dit-il. Le Premier ministre de Mahmoud Abbas envisage un régime fiscal attractif pour les investisseurs étrangers en Cisjordanie, la réfection de l'aéroport de Rafah, Ghaza, la construction d'un aéroport, en Cisjordanie, de nouvelles liaisons ferroviaires avec les pays voisins et la mise en place de services publics efficaces et des forces de sécurité compétentes. Ce plan, qui tranche avec la politique traditionnelle palestinienne qui privilégiait exclusivement les négociations avec Israël, pourrait vite s'avérer comme une mission quasi impossible. Outre la division entre les mouvements palestiniens, notamment Hamas et Fatah, et les élections générales de janvier 2010 qui pourraient relancer les violences inter palestiniennes, cette perspective est combattue par les responsables israéliens. Avigdor Lieberman juge cet objectif de deux ans «irréaliste même d'ici à... 2025». Benjamin Netanyahu avait accepté le 14 juin le principe de création d'un Etat palestinien, tout en posant une série de conditions le tronquant de réels attributs de la souveraineté. Parallèlement à cette initiative destinée à faire «comprendre» au monde que l'occupation israélienne est le seul obstacle qui empêche les Palestiniens d'être libres et d'avoir une vie décente, une délégation de personnalités internationales dont l'ex-président américain Jimmy Carter, le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu, l'ancien président brésilien Fernando Henrique Cardoso et le PDG du groupe Virgin, le milliardaire britannique Richard Branson, a entamé hier une visite en Israël et dans les territoires palestiniens pour encourager les efforts déployés actuellement pour relancer le processus de paix dans la région. Autre mission impossible ? Les Israéliens n'entendent céder sur rien. Y compris aux demandes américaines de gel des colonies en Cisjordanie.