Les pluies automnales et les crues demeurent une menace pour les barrages sur le plan de l'envasement, a indiqué le chercheur Remini Boualem. Celui-ci n'a pas manqué de rappeler que les études de l'an dernier ont révélé que la quantité de vase déposée au niveau des 70 grands barrages a dépassé le 1,2 milliard de m3 de vase. « Le taux d'envasement annuel est de 45 millions de m3, et annuellement on perd un volume d'eau de 45 millions de m3 d'eau », a-t-il expliqué. Le Dr Remini Boualem a affirmé que sur les 70 grands barrages, 20 sont menacés d'envasement, à l'exception de Keddara (Boumerdès), Boukourdane (Tipasa), Erraguenne (Jijel) et d'autres. « Les barrages s'envasent toujours, mais ne dépassent pas le 0,6 million de m3 par an. Le barrage de Sidi Mhamed Ben Aouda (Relizane), barrage à faible taux d'envasement au début des années quatre-vingt-dix, demeure aujourd'hui le plus menacé par les dépôts de boue estimés à 4 millions de m3 par année tandis que le taux d'envasement du barrage de Djorf Torba (Bechar) a augmenté », fera-t-il observer. Cependant et bien que ces pluies soient bénéfiques aux barrages ainsi qu'à la recharge des nappes phréatiques, le Dr Remini a signalé que les sols sont menacés par les érosions suite aux incendies qui ont détruit des milliers d'hectares de massifs forestiers. « Nos barrages s'envasent en période de crues et non pas en période d'étiage. Mais ce sont les crues d'automne qui drainent des quantités des sédiments les plus élevées. Environ 70% des apports solides dans les barrages proviennent des crues d'automne », a-t-il noté. Notre interlocuteur rappelle dans ce sillage que le barrage de Boughezoul est menacé par l'envasement. D'une capacité de 55 millions de m3, celui-ci est envasé à plus de 70% de sa capacité, et que dans 20 ans, il sera désormais complètement envasé. Il est à noter que l'Algérie dispose actuellement de 70 grands barrages totalisant une capacité de 7,4 milliards de m3 d'eau. Ce volume pourra atteindre les 9 milliards de m3 d'ici l'an 2018 avec les barrages en cours de construction. Pour préserver ces ouvrages et lutter contre les envasements, le Dr Remini met l'accent sur, notamment, la construction des retenues collinaires afin de récupérer les eaux de ruissellement, et faciliter le reboisement, la multiplication des projets des corrections torrentielles...