Le Conseil national syrien (CNS) organise, à partir, d'aujourd'hui, son second Congrès à Doha, capitale du Qatar. Quelque 400 participants de l'intérieur et de l'extérieur participeront à ce conclave qui prendra fin mercredi prochain. L'objectif de cette rencontre ? S'affirmer comme seule opposition. Notamment face aux Etats-Unis qui lui demandent de s'élargir aux « gens de l'intérieur », surtout les représentants de minorités ethniques et religieuses, (druzes, alaouites, chrétiens ou kurdes) qui redoutent l'instauration d'un Etat islamique. Sur le terrain, les germes de la division existent déjà. Des affrontements entre l'Armée syrienne libre et le Parti de l'union démocratique (PYD, kurde) ont fait des dizaines de morts, la semaine passée. Il y a aussi l'affaire de la trentaine de soldats qui auraient été abattus après s'être rendus, un acte qui a été vivement critiqué. Le CNS ne peut « plus être considéré comme le dirigeant visible de l'opposition », a tenu à souligner, mercredi dernier, Hillary Clinton. « Nous avons toujours été très clairs, en public et en privé, avec le CNS (...) sur le fait que nous pensons qu'il doit élargir sa représentation. Il ne s'agit en aucun cas des Etats-Unis qui imposent leur vue. Il s'agit des Etats-Unis et des autres amis de la Syrie soutenant les voix qui s'élèvent dans le pays pour dire que le CNS n'a pas, l'année écoulée, élargi sa représentation », explique Victoria Nuland, porte-parole du Département d'Etat rappelant que son pays soutient le CNS « depuis plus d'un an ». Le CNS crie au complot. Il soupçonne Washington de vouloir créer des instances pour le remplacer. Sûres de leurs appuis dans les pays du Golfe, une vingtaine de figures du CNS se sont retrouvées, hier, à Amman pour préparer ce Congrès « élargi ». Elles ont écarté tout dialogue avec le régime avant un départ du président Assad qui refuse de négocier avec les « mercenaires » et les « agents à l'étranger ». Autre sujet à Doha : les finances. Le CNS a donné, hier, la liste de ses soutiens. Il aurait reçu 40,4 millions de dollars à la date du 31 octobre 2012. Principal donateur : la Libye avec 20,4 millions de dollars, suivie du Qatar (15 millions US) et des Emirats arabes unis, (5 millions US).