Photo : Makine F. La consommation de différentes drogues en milieu estudiantin et celui des chômeurs est en continuelle augmentation. Comme elle constitue un dérivatif touchant de plus en plus de jeunes. C'est la conclusion à laquelle est arrivée l'enquête menée par la Fondation pour la recherche médicale (Forem) entre le 10 mars et le 31 mai de l'année en cours auprès de 11 156 personnes. Les détails de cette étude ont été présentés hier, au forum d'El Moudjahid en présence du président de la Forem, Mostepha Khiati. Menée dans une dizaine de wilayas (Alger, Bejaia, Tizi Ouzou, M'Sila, Chlef, Boumerdès, Biskra, El Oued, Ouargla et Bouira) et trois pools universitaires d'Alger, cette enquête révèle que l'abus de drogues n'est pas limité à une classe donnée et toutes les couches sociales sont concernées. Le phénomène, soulignent les enquêteurs, touche aussi bien la rue que l'école et intéresse tant les garçons que les filles. Plus gravissime, les petites villes sont touchées au même titre que les grands centres urbains. En effet, sur les personnes interrogées, 4208 ont répondu avoir consommé de la drogue. Les chômeurs viennent en tête avec 55,58% de consommateurs, dans le groupe des étudiants 33,77% et les étudiantes forment un taux de 10,23%. Pour ce qui est de la fréquence de la prise, 60% des chômeurs le font de façon permanente. L'ensemble des groupes ciblés préfère l'absorption de la drogue le soir et en groupe. Un infime taux (7% des étudiants contre 69%) la consomme en étant seul. Pour ce qui est du financement, 42% de l'argent provient des parents, 75% des ressources des étudiants et également des parents et 8,6% du vol pour les chômeurs. Ce qui a poussé le Pr Khiati à demander aux parents « d'être plus regardants sur l'argent octroyé aux enfants car leur responsabilité est avérée ». Pour Mustapha Khiati, président de la Forem, « il est essentiel de protéger nos jeunes contre les préjudices de la drogue » affirmant que « les saisies de drogue ne représentent pas les quantités consommées ou vendues ». Le cannabis et dérivés viennent en tête des consommations avec 70% et 22% alors que des étudiants consomment les antidépresseurs et équivalents. Afin de venir à bout de ce fléau dévastateur, M. Khiati préconise la révision du plan de lutte de 2004, comme il a insisté sur l'arrêt de la médicalisation de la prise en charge des toxicomanes et d'opter pour les communautés thérapeutiques. La mobilisation du mouvement associatif à qui doit échoir la mission de sensibilisation est aussi souhaitée en coordination avec les secteurs concernés.