Rencontré dernièrement à Béjaia et à Alger, le comédien constantinois, Hakim Dekkar, qui a formidablement campé le personnage mythique du folklore traditionnel du Moyen-Orient, Djeha, confie qu'il compte marquer son retour au théâtre. La preuve, il est actuellement en train de mettre en scène une œuvre écrite par un Syrien mais il n'en dira pas plus ; probablement par superstition qu'il refuse de s'étaler sur ce projet qu'il lui tient tant à cœur. Ce n'est pas tout, Hakim Dekkar participera prochainement dans un monodrame intitulé « One two three » du metteur en scène Djamel Hamouda. Ce monologue retrace en fait les péripéties du citoyen algérien à la recherche de communication, de liberté d'expression dans la vie sociale avec dignité et respect. Comme tout bon dialogue, un monologue réussi est étudié, il ne s'improvise pas. La méthode est assez bien exposée par Hakim Dekkar. Un monologue se construit sur le modèle du triangle inversé, c'est-à-dire, idéalement, commencer par une phrase dont le contenu est large, et finir de manière concise, avec tout à la fin une phrase clef. Dans le cas de ce travail, la technique est tout à fait respectée. Sans exagération aucune, Hakim Dekkar parvient à animer les esprits et à faire danser les objets magiques...Un univers qui fait la part belle aux créateurs et aux illustrateurs. « Naturellement, ce récit est similaire à une forêt vierge. J'ai longtemps œuvré pour établir une interprétation adéquate à ce texte. Ce n'est pas une sinécure. Un travail à plein temps. Un foisonnement de sentiments. Des moments de partage, d'émotion, de loufoquerie et de création », témoigne le comédien. Pour rappel, Djamel Hamouda a déjà collaboré avec Hakim Dekkar notamment dans la pièce « Khabat kraâou », qui a eu un grand succès auprès du public algérien, soit 800 représentations jouées durant six longues années. La force de la touche artistique de Hakim Dekkar fera, probablement, exploser ses talents insoupçonnés qui se sont distingués par une maîtrise et une cohérence de jeu que lui seul peut apporter. Ce comédien, celui-là même qui respecte la trame des histoires qu'il joue, admet et ce, malgré le travail qu'il accomplit et son sérieux, avoir eu beaucoup de chance pour évoluer dans ce domaine qui n'est pas facile à gérer. Hakim Dekkar a commencé à imiter les actions de son entourage à moins de cinq ans, puis rejoint les Scouts musulmans algériens où il a développé son instinct talentueux. L'aide de son frère aîné lui a permis d'adhérer au théâtre amateur puis professionnel. Sa première apparition à la télévision était dans la série « Ya Chari Dala » en 1988. L'artiste a déjà été honoré par l'Académie de la société civile de Zéralda.