Hadj Ahmed Bey connu pour sa piété, son sens de la justice et son attachement au peuple, intéresse plus d'un auteur. Cette fois-ci c'est le tour de l'universitaire Bouaza Boudarssaia, qui a publié un ouvrage, un témoignage pudique, précis et passionnant relatant son itinéraire. Ce livre raconte une vie tout entière consacrée à la justice. L'auteur des « Essais nucléaires de la France au Sahara algérien », Bouaza Boudarssaia décrit dans ce récit de 373 pages, l'amour du bey pour l'art, le savoir et la science dans ses différentes disciplines. Il évoque, outre l'homme d'Etat et le politique, le stratège militaire qu'était également Hadj Ahmed Bey. Il expose ainsi son combat pour la liberté du peuple algérien contre l'armée coloniale. Ahmed Bey, dernier bey de Constantine, est l'une des grandes figures de la résistance farouche au colonialisme. Il livre et remporte sa première bataille à Constantine, en 1836, contre les troupes commandées par le maréchal Clauzel, mais un an après, en 1837, et devant la supériorité en hommes et en matériel de l'armée française, les défenses de la ville commencent à fléchir, lors de la seconde expédition menée par le général Damrémont et remplacé, parce qu'il était tué, par Valée. La ville finit, après d'âpres et longs combats, par tomber entre les mains de l'ennemi, mais Hadj Ahmed Bey ne voulait pas abandonner pour autant la lutte, et, ayant réussi à sortir de la ville avec quelques cavaliers, il n'avait pas tardé à se rallier avec des tribus de la région et s'était dirigé vers les Aurès en passant par Biskra. Résolu à mener la lutte armée contre l'envahisseur jusqu'au bout, Hadj Ahmed Bey réussit à inciter et à convaincre les populations de la région à organiser la résistance pour paralyser les mouvements expansionnistes de l'envahisseur. Il se trouve que de plus en plus isolé et affaibli, Hadj Ahmed Bey, en dépit de son acharnement et de sa volonté de poursuivre le combat, se trouve contraint de se rendre, en juin 1848. Placé en résidence surveillée à Alger, le dernier souverain de Constantine, symbole de la résistance, s'éteint en 1850. La très grande qualité de ce livre, qui est à la fois document et une biographie, c'est la leçon d'histoire qu'il nous donne. Ça se lit avec beaucoup, beaucoup de plaisirs parce que c'est très clair, très communicatif, on sent que c'est un besoin historique, voire un appel à l'identité. » Ainsi pour Bouaza Boudarssaia, publier un ouvrage sur son parcours de combattant, constitue pour lui l'expression et la traduction d'un épanouissement personnel réussi. Son éducation, sa scolarisation et sa formation ont contribué dans leur ensemble à le préparer harmonieusement à assurer ses positions dans les meilleures conditions. Ainsi armé, Il a exercé ce métier en vivant toutes ses facettes d'activités. Les enseignements et les expériences acquises, Bouaza Boudarssaia veut les partager avec les autres, avec les jeunes d'aujourd'hui pour les sensibiliser à l'histoire, leur rappelant avec nostalgie les années des siècles précédents. Il raconte ces événements dans un style savoureux et captivant. Cet écrivain historien, passionné par son métier, est animé par la foi et la sincérité sur le plan humain et par un esprit de rigueur et de haute conscience professionnelle. Samira S. « Combat de Hadj Ahmed Bey dans l'Est du pays », Bouaza Boudariassa, éditions Dar Hikma, 373 pages