Les services de renseignement soudanais ont déjoué jeudi un complot ourdi par le général Salah Gosh, ancien dirigeant des services de sécurité et de renseignement (1990-2009) et une douzaine d'autres militaires et responsables de haut rang de la sécurité dont le général Adil Al-Tayeb, du service de sécurité et de renseignement national, le brigadier général Mohammed Ibrahim des Forces armées soudanaises et Wad Ibrahim, un officier connu pour ses opinions islamistes. Ils ont tous été interpellés pour « incitation au chaos », « ciblage » de certains responsables et diffusion de rumeurs sur la santé du chef de l'Etat, a déclaré le ministre de l'Information, Ahmed Bilal Osmane. « Les autorités ont décidé de les arrêter avant qu'ils ne l'exécutent », a ajouté le ministre indiquant que ce « complot » contre la stabilité de l'Etat a été planifié initialement pour le 15 novembre. Selon le Centre des médias du Soudan, cette tentative de prise de pouvoir est dirigée par des dirigeants de partis d'opposition. Un porte-parole de ces derniers, Farouk Abou Issa, affirme avoir eu écho de cela. « Mais c'est faux » dit-il, niant ainsi tout lien avec le « complot » ou « tentative de provoquer un changement politique par la violence ». « La coalition est pour un changement démocratique et pacifique du pouvoir à travers les grèves et les manifestations » dit-il et « le gouvernement sait bien cela » précise-t-il. Face à cette opposition qui appelle depuis 2011, mais vainement à la mobilisation citoyenne, le régime d'Omar Hassan al Bachir, au pouvoir depuis 1989, reste soudé. Le Congrès national au pouvoir a élu lundi dernier à sa tête le ministre de l'Energie, Al-Zubair Ahmed Al-Hassan. Ce fidèle au rais était seul en lice après le retrait de Ghazi Salaheddine, qui avait appelé à un Mouvement indépendant du gouvernement. A l'ouverture de la conférence quatre jours auparavant, l'ancien secrétaire général du Mouvement islamique, le vice-président Ali Osman Taha, qui est considéré comme un successeur possible d'al Bachir qui a décidé de quitter fin 2013 la présidence du parti, a appelé à « injecter du sang neuf » dans le mouvement, dans ses instances dirigeantes comme dans son programme.