Un pour cent des handicapés doivent être intégrés dans le monde professionnel. C'est ce qui est prévu par la loi qui oblige les employeurs (entreprises et administration) à réserver un quota de postes d'emploi à des personnes souffrant d'un handicap. Cependant, la réalité est autre. Entre le texte de loi et son application sur le terrain, il y a un véritable gouffre. Sachant qu'une situation socioprofessionnelle est l'une des revendications essentielles des personnes handicapées, il s'avère que ces dernières ne trouvent pas toujours d'écho favorable auprès des employeurs. Face aux innombrables difficultés rencontrées quotidiennement en matière de déplacement, d'accès à l'éducation et d'indépendance sociale et économique, cette catégorie se retrouve marginalisée à tous les niveaux de la vie sociale. Pis encore, dans le domaine de l'emploi, avec un taux de chômage deux fois plus élevé que chez le reste de la population, le décret exécutif sur l'insertion des personnes handicapées dans le monde du travail existe mais n'est cependant pas été appliqué par les entreprises. Rares sont les employeurs qui recrutent des personnes aux besoins spécifiques. Selon Mme Flora Boubergout, présidente de l'Association El Baraka, « l'espoir d'un petit emploi permanent devient, pour cette catégorie d'Algériens, un rêve inaccessible, voire impossible ». Et d'ajouter : « Assurer un travail aux personnes handicapées, c'est leur permettre de se sentir citoyens à part entière ». Selon elle, cette frange de la population doit connaître ses droits et accomplir ses devoirs dans la dignité. « L'insertion professionnelle est obligatoire. Si toutes les entreprises appliquaient ce règlement, toutes les demandes d'emploi présentées auraient été satisfaites », dira-t-elle. Selon Mme Boubergout, cette carence empêche la mise en place d'une politique efficace en matière de recrutement de personnes handicapées. Evoquant l'allocation mensuelle, elle estime qu'elle est dérisoire et qu'elle ne peut couvrir leurs besoins. « Beaucoup de personnes handicapées ont fait des études et nombreuses ont été formées et sont diplômées et capables de mener à bien une activité professionnelle au même titre que les personnes valides », dira Mme Boubergout. En effet, depuis la promulgation de ladite loi, rares sont les entreprises qui l'ont appliquée. Comme c'est le cas à l'APC de Sidi M'hamed où un non-voyant s'occupe du service standard. De même pour l'entreprise Kanaghaz qui compte parmi son personnel une handicapée physique.