L'accessibilité et l'adaptation des espaces urbains a été le principal sujet débattu, hier, à l'occasion du forum de la radio chaîne III. Selon Mme Djaâfri, responsable à l'entreprise Etusa, aménager les espaces publics en faveur des personnes à mobilité réduite, c'est leur permettre de participer à la vie active et faire partie du réseau social et professionnel. « En l'absence d'aménagements adéquats, les handicapés sont confrontés à un réel parcours du combattant », dira-t-elle. Dans ce contexte, elle a rappelé que l'Etusa a lancé, en 2011, le service Accompagnement Mobilité Etusa (AME). Il s'agit d'un transport adapté aux déplacements médicaux des personnes aux besoins spécifiques. « L'Etusa a pensé à mettre en place un service expérimental de transport à la demande, qui concerne, exclusivement, les personnes résidant dans la wilaya d'Alger, titulaires d'une carte d'invalidité supérieure ou égale à 80%, utilisatrices de fauteuils roulants ou de béquilles à deux appuis ainsi que les personnes non-voyantes titulaires de la carte de cécité », a expliqué l'intervenante. Pour sa part, Mme Atika Mamri, présidente de la Fédération des personnes handicapées (FPH) a souligné qu'il est temps de donner un sens à la vie des personnes handicapées. « Aménager les espaces publics, c'est permettre à des milliers de handicapés qu'on ne voit pas, de participer à la vie sociale », dira la même responsable. « Ces personnes sont exclues et doivent absolument sortir de l'isolement. Le fait de ne pas leur permettre de s'extérioriser est une discrimination et une violation de la convention des droits des handicapés », a-t-elle ajouté. Raison pour laquelle, a noté Mme Mamri, « le mode d'accessibilité doit être vulgarisé étant donné que la convention en question est au même titre que les droits de l'Homme ». La sensibilisation et le cadre urbain en faveur des handicapés ont été abordés par Mohamed Souhlal, architecte. Selon lui, un environnement accessible est un espace qui permet le déplacement sans risque, quelle que soit la condition physique et quel que soit l'environnement. Selon ce responsable, les architectes doivent fonder leur travail sur l'AECU (Accessibilité, Entrée, Circuler et Utiliser). Selon lui, cela doit être le concept de tout architecte conformément au décret exécutif n°06-455 du 11 décembre 2006 fixant les modalités d'accessibilité dans les immeubles, institutions administratives, lieux publics, établissements scolaires ainsi que les hôpitaux. « Le permis de construire ne doit être délivré qu'après avoir acquis et mentionné dans le schéma les normes d'intégration du plan incliné (passage spécial aux handicapés) », a-t-il précisé. Selon M. Souhlal, les espaces piétonniers de nos villes présentent un tel anachronisme que même les personnes valides ont du mal à se mouvoir. Le sport constitue également une autre forme d'accessibilité. Selon Mohamed Boukhadra, président de l'association Récif, spécialisée dans la plongée sous-marine, son association compte actuellement plusieurs personnes à mobilité réduite qui pratiquent la plongée et s'adonnent à la chasse sous-marine au niveau de 14 wilayas côtières. « C'est un défi qui a été lancé et qui connaît actuellement un succès auprès des personnes handicapées qui, grâce à leur volonté, ont réussi à se jeter à l'eau », s'est félicité le même responsable. L'éducation physique des handicapés a donné naissance à l'unique section de Handi-Plongée, dont les membres sont encadrés par 30 moniteurs issus de clubs algériens. Cela étant, il ressort des intervention qu'il est urgent d'apporter une solution aux problèmes de mobilité dans les espaces urbains, à travers un aménagement adéquat pour permettre aux handicapés de circuler dans un espace adapté.