Intervenant à l'occasion de cette manifestation, Maria Chricitis, du Bureau international d'organisation du travail, dira « non à la violence à l'égard des femmes. Toutes les institutions doivent exprimer leur engagement pour mettre fin à ce phénomène, très répandu dans le monde ». Pour traduire l'ampleur de cette violence, elle a précisé que « 70% des femmes et des filles subissent des violences physiques de par le monde, dont un quart sont des femmes enceintes et 150 millions d'entre elles subissent des violences sexuelles ». Dans ce contexte, Mme Chricitis, a indiqué que « 125 pays ont promulgué, récemment, des lois spécifiques pour lutter contre la violence domestique et différentes autres formes de brutalité ». En Algérie, a-t-elle rappelé, les progrès réalisés se traduisent par l'adoption, en 2004, de la loi relative à la lutte contre le harcèlement ainsi que par la mise en place de la stratégie de lutte contre la violence à l'égard des femmes en 2005, pour une meilleure prise en charge des victimes et l'adoption d'une loi cadre contre la violence. « La coopération stratégique signée par l'Algérie et l'ONU pour l'exercice 2011-2014 constitue un axe prioritaire pour la dignité humaine », a précisé la même responsable. « La violence contre les femmes doit faire l'objet d'une problématique culminante dans la protection des droits de l'Homme », a souligné Mme Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Selon la première responsable du secteur, l'Algérie adhère à la stratégie de lutte contre la violence à l'égard des femmes établie par l'ONU, et s'est fixé sept ans pour diminuer un tant soit peu ce phénomène. Aussi, a-t-elle ajouté, l'Algérie a, également, consenti à la stratégie de lutte instaurée par l'Union africaine sur une période de trois ans (2009-2012). « Le colonialisme et la décennie noire ont eu des répercussions désastreuses sur la situation sécuritaire du pays, faisant des femmes les premières cibles », a signalé la même responsable. « C'est la politique de la réconciliation nationale qui a permis la mise en place d'une politique de développement ayant permis aux femmes d'intégrer les instances politiques », s'est félicitée la ministre. Il s'en est suivi le développement des actions de proximité et d'orientation des femmes violentées. Dans un message lu par un étudiant à l'université d'Alger 3, le SG des Nations unies a annoncé que le Fonds d'affectation spécial de l'ONU va consacrer 8 millions de dollars en faveur de 18 pays pour renforcer les méthodes de lutte et mettre en place de nouvelles lois pour faire cesser toutes formes de violence. Dans son message, le même responsable s'est désolé du fait que la majorité des agresseurs ne sont pas poursuivis à cause du silence des femmes qui, parfois, décèdent des suites d'une agression.