Quatre jours après avoir rencontré, à Dublin, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie, Lakhdar Brahimi, s'est réuni, dimanche, à Genève, avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov et le secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns, pour des entretiens qu'il a qualifiés de « constructifs » sur le conflit syrien. Selon le communiqué de l'ONU, les participants, qui s'étaient réunis à huis clos, ont cherché à faire « avancer le processus de paix » et à mobiliser davantage d'action internationale en faveur d'une solution politique qu'ils jugent « nécessaire et toujours possible ». Les trois parties ont « réaffirmé » que la « situation en Syrie était mauvaise et ne cessait d'empirer », promettant de se revoir de nouveau, mais ni le lieu ni la date n'ont été communiqués. Dans la capitale qatarie, Doha, le comité ministériel de la Ligue arabe (présidé par le Qatar, et qui regroupe l'Arabie saoudite, le Sultanat d'Oman, l'Egypte, le Soudan, l'Algérie, l'Irak et le Koweït) a appelé, le même jour, le président Assad à « partir pour faciliter l'amorce d'une transition du pouvoir et mettre fin à l'effusion du sang et des destructions » et demandé au secrétariat général de la Ligue arabe de « préparer une conférence sur la reconstruction de la Syrie » de l'après-Assad. Le secrétaire général de l'organisation panarabe, Nabil Al Arabi, M. Arabi a indiqué que l'objectif des entretiens américano-russes était « de préparer une résolution (à soumettre) au Conseil de sécurité » en vue d'un règlement de la crise syrienne en capitalisant sur le dernier accord de Genève. « Une telle résolution sera un message clair au régime (de Damas) que sa protection est tombée », a-t-il espéré, tandis que le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, avertissait que « Damas pourrait utiliser des armes chimiques contre son peuple ». Sur l'autre front diplomatique, le groupe des Amis du peuple syrien (qui rassemble plus d'une centaine de pays arabes et occidentaux, d'organisations internationales ainsi que des représentants de l'opposition syrienne) se réunit, demain, à Marrakech au Maroc, pour la première fois depuis l'unification de l'opposition au sein d'une coalition qui doit profiter du rendez-vous pour consacrer sa légitimité, via une possible pleine reconnaissance par Washington.