« L'Institut est sollicité lorsque les moyens de nos unités locales sont dépassés. D'ailleurs, l'apport criminalistique a permis de régler 16,5 à 20% des 6 690 affaires traitées en 2012 par la Gendarmerie nationale », a précisé le colonel Messaoudi, lors d'une intervention sur les ondes de la Radio nationale. Les moyens utilisés dans les investigations, selon Messaoudi, sont « en adéquation totale sur le plan quantitatif et qualitatif avec l'évolution de la criminalité ». L'intervenant a, également, parlé de la formation des cadres en déclarant que la formation est continuelle dans ce corps. « En tant qu'institut de criminologie, nous sommes astreints à un certain nombre de formations que nous devons assurer à nos cadres, faute de quoi nos cadres et nos laboratoires ne seront pas accrédités ni habilités à exercer dans le futur, conformément à la norme ISO 17-025 propre au laboratoire criminalistique », a-t-il précisé. En plus de la formation interne, la gendarmerie met à profit les différents canaux de partenariat entretenus avec des organismes similaires étrangers. Ainsi, les éléments maîtrisent 124 types de services répartis sur 31 disciplines, d'où l'existence de 31 laboratoires de balistique. Pour le moment l'INCC dispose de bases de données génétique, balistique, digitale ainsi que celles des psychotropes et des drogues et la construction de ces banques de données est en rain de se faire au fur et à mesure. Interrogé sur la qualité d'armes (20 fusils et 22 500 projectiles) saisis au niveau du parc de Ben Aknoun (Alger), le colonel a indiqué qu'ils font partie de la catégorie 4. Sont-elles parvenues de la Libye ? M. Messaoudi précise que « les études sont en cours ». A propos de la lutte internationale contre le terrorisme, le colonel Messaoudi a affirmé qu'il a fallu un travail de longue haleine pour créer une unité scientifique. A propos du nombre de femmes impliquées dans les actes de criminalité, le représentant de la gendarmerie estime « qu'il n'est pas aussi dramatique, mais c'est un paramètre à prendre en considération ». Evoquant, par ailleurs, la criminalité en Algérie, le colonel Messaoudi a relevé qu'elle « se caractérise par les infractions d'appropriation (atteintes de biens et atteintes aux personnes). Cela diffère d'une région à une autre, et chaque zone a ses spécificités ». Il précise que les vols et les agressions constituent la majorité des infractions. Même s'il reconnaît que la criminalité est en hausse en Algérie, le colonel rassure qu'il « n'existe pas de tueurs en série ». Evoquant la décennie noire par laquelle est passée l'Algérie, le DG de l'INCC affirme que le terrorisme a laissé des séquelles dans les esprits des Algériens. « On ne devient pas criminel par hasard, il y a toujours un motif », a-t-il assuré avant de recommander la prise en charge psychologique. Il a indiqué que les pouvoirs publics ont beaucoup fait dans ce sens et beaucoup reste à faire également.