Le roman algérien de graphie arabe s'est imposé désormais non seulement dans le paysage littéraire arabe, mais aussi universel, a affirmé Amine Zaoui, samedi après-midi, à l'occasion d'une vente-dédicace de son dernier roman « Le dernier juif de Tamantit », organisée à la librairie du Tiers Monde. Le romancier a d'emblée précisé que lorsqu' on parle de la littérature arabe, on pense directement au roman égyptien, alors que depuis quelques années le roman maghrébin d'expression arabe est une réalité incontournable dans le monde littéraire arabe. En ce qui concerne l'histoire qu'il raconte dans son dernier roman, il a indiqué que celle-ci s'appuie sur un ensemble de personnages qui ont existé et des faits historiques authentiques. Il a précisé, toutefois, qu'il ne s'agit pas d'un livre d'histoire. « Le dernier juif de Tamantit », selon son auteur, est une œuvre romanesque qui raconte un pan de notre histoire. Dans ce roman, j'ai voulu surtout montrer notre pays durant la période allant du XIIe au XIVe siècles pour faire connaître aux lecteurs ce que nous avons gardé et ce que nous avons perdu de cette époque-la », a-t-il affirmé. C'est dire que cette œuvre se veut surtout une contribution qui vise à dépoussiérer autant que possible notre histoire millénaire. Avant de se mettre à écrire son roman, M. Zaoui a fait un travail d'historien, en consultant beaucoup de documents pour cerner davantage les personnages autant que leur époque. Cela lui a permis la découverte d'un pays riche aussi bien dans sa diversité culturelle que confessionnelle. L'écrivain, qui pense que lorsque la religion et l'idéologie prennent le dessus la société se disloque, a affirmé qu'à l'époque où il situe son roman, chacun vivait sa foi dans le respect, l'Algérie étant un pays du pardon. M. Zaoui a en outre mis l'accent sur le côté fantastique de son roman qu'il a qualifié d'« une première », parce que, a-t-il soutenu, « aucun romancier algérien n'a traité de cette thématique ». A la question de savoir si son dernier ouvrage est adaptable au cinéma, l'écrivain a affirmé que celui-ci peut facilement l'être d'autant plus qu'il comporte beaucoup de dialogues et autant de scènes cinématographiques. Pour ce qui de ses moments préférés pour l'écriture, il a indiqué qu'il n'écrit que lorsque il est inspiré. « J'ai mis trois ans pour écrire mon dernier roman. C'est dire que je ne rédige pas en l'absence d'inspiration », a-t-il conclu. A propos de sa sélection pour le « Booker arabe », prix destiné à récompenser le meilleur roman arabe de l'année, le romancier a estimé que ce serait une récompense pour le roman maghrébin de graphie arabe, s'il en était récipiendaire. « Le dernier juif de Tamantit », pour rappel, raconte l'histoire de Barkahoum et Ibrahim, un couple d'amants qui se parle et se dévoile. Barkahoum et Ibrahim dansent la danse de la séduction, sensuelle et érotique, et peut-être celle du récit. Autrement dit, l'art de raconter des histoires. En alternance, chaque personnage raconte, entre péripéties réelles ou inventées, sa propre histoire. Dans ce livre captivant, de nombreux personnages, réels ou fictifs, traversent l'Histoire à des époques différentes. Ils arpentent l'Andalousie œcuménique, la ville de Tlemcen et la région du Touat.