« Les Touaregs du Tassili n'Ajjer », le dernier ouvrage écrit par l'universitaire Dida Badi, vient d'être édité par le ministère de la Culture, mettant en vedette la mémoire collective des Touaregs. L'ouvrage s'appuie sur des textes qui offrent une lecture originale sur la complexité de l'âme humaine. Un des plus beaux hommages à la culture, aux Touaregs et au désert. Ce livre est un récit de voyage, ou plutôt une exploration du Sahara. Dida Badi s'attarde beaucoup sur des sources orales dont les habitants d'Iharir, les gens d'Uchir, la compétition entre les Imazzararen et les Ihaydemen, le partage des terres d'Iharir, la symbolique du rocher de l'épée. C'est donc là un véritable récit de voyage qui permet de découvrir un cadre de vie pour de nombreux peuples africains. Le livre est agréable à lire, il se situe entre un récit ethnologique et un récit de voyage. Il est très agréable à lire, présente un large panorama de la culture touarègue vue par un chercheur chevronné et qualifié. Ce même opus est abondamment documenté, il est plus qu'un « beau livre », c'est surtout un travail de recherche. Le chapitre sur l'espace et le peuplement où l'auteur compare l'autochtonie des « Igaragriwen » à celle des « Ihaydemen ». Il dresse un rapprochement des deux clans, et ce, malgré leur différence et diversité. La vocation de ce livre est surtout de dresser un panorama culturel. Dida Badi est né en 1964 dans la vallée de Tamanrasset près de Tin Missao, au sein des campements de ses parents nomades qui se trouvaient, là lors de la saison des pluies, période propice aux rencontres de l'Ahal. Il fit des études primaires à l'internat nomade de Tamanrasset de 1970 à 1976. Après des études secondaires, il obtient son baccalauréat au lycée Cheikh Amoud de Tamanrasset. Par la suite, il entreprend des études universitaires en archéologie à l'université d'Alger sanctionnées en 1990 par une licence en préhistoire. Après un magistère en anthropologie sociale à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, il prépare actuellement un doctorat en anthropologie des population sahariennes. Il est ainsi un chercheur en anthropologie au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPH) d'Alger. Il est auteur d'un ouvrage « Les régions de l'Ahaggar et du Tassili n'Ajjer », paru à l'ANEP en 2004. Il a publié, également, plusieurs études sur la culture touarègue et saharienne, en l'Algérie et à l'étranger. Dans le cadre de ses activités au sein du CNRPH, il est auteur d'un film documentaire de l'imzad et a été coordinateur du premier Festival de la musique de l'imzad en octobre 2002. Samira Sidhoum « Les Touaregs du Tassili n'Ajjer », Dida Badi, ministère de la Culture, 369 pages.