L'Assemblée nationale a entamé ses travaux hier. Au menu : l'élection au perchoir de Diosdado Cabello, 50 ans, numéro trois du régime, et l'ouverture d'un débat sur l'avenir du pays à la lumière des dernières informations sur l'état de santé de Chavez (58 ans) qui pourrait l'empêcher de prêter serment ce jeudi. Réélu le 7 octobre dernier, le leader Vénézuélien, au pouvoir depuis 1999, subit une quatrième opération destinée à lui retirer des tumeurs malignes dans la région pelvienne. Nicolas Maduro, le numéro deux du régime, a évoqué, vendredi, à la télévision d'Etat, VTV, l'hypothèse que Chavez ne prête pas serment cette semaine. Selon lui, cette « formalité », qui pourrait être accomplie, ultérieurement, n'empêchera pas le président de rester au pouvoir. Pourquoi ? « La période constitutionnelle 2013-2019 débute le 10 janvier (...) le président Chavez, qui est un président réélu, continuera à être en fonctions et la formalité de sa prestation de serment pourra être réglée devant le Tribunal suprême de justice » ultérieurement. « Et dans ce cas, explique-t-il, aucun délai n'est mentionné ». L'opposition, qui le soupçonne de chercher à gagner du temps pour organiser la succession de l'homme fort du Venezuela, tient un autre discours. « Le président élu doit prêter serment devant l'Assemblée nationale au cours d'une cérémonie qui doit se dérouler au Venezuela et ne peut être reportée », avance-t-elle, poussant le nouveau président de l'Assemblée de constater la vacance du pouvoir, d'assurer l'intérim et de convoquer des élections anticipées dans les 30 jours. La Constitution « n'est pas de la pâte à modeler », elle est « faite pour apporter une sécurité » à la démocratie, ajoute Ramon Guillermo Aveledo, le leader de la principale coalition de l'opposition. « Le gouvernement doit assumer la vérité et admettre que le président n'exerce pas ses fonctions », dit-il. « Niet », répond Maduro. « Cette disposition ne s'applique pas à Chavez pour le moment », dit-il avant de lancer un pavé dans la mare. Aveledo aurait envoyé, ce vendredi, une lettre aux missions diplomatiques de Caracas, « pas comme les autres ». Il aurait couché par écrit un « projet de coup d'Etat accéléré » et exigé l'intérim du président de l'Assemblée ! Maduro pointe aussi un doigt accusateur sur Henrique Capriles, leader de l'opposition et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle. Il prépare « un coup d'Etat » à « long terme » dit-il, sans fournir plus de précisions. Comme pour parer à une opposition décidée, les pro-Chavez manifestent régulièrement devant l'Assemblée. Et pour « dénoncer » les « rumeurs » sur la santé du chef de l'Etat qui souffre de « complications » après une « infection pulmonaire sévère » survenue lors de son opération du 11 décembre à Cuba, où il est toujours hospitalisé et pour défendre la loi fondamentale au besoin « par la force ». Certains médias proches de l'opposition font courir des rumeurs sur le décès de Chavez.