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Pour la sauvegarde du patrimoine culturel oral
Pautions - « Proverbes et dictons kabyles » de Youcef Nacib
Publié dans Horizons le 07 - 01 - 2013


« Proverbes et dictons kabyles » du chercheur en sciences sociales, Youcef Nacib, publié il y a quelque temps aux Editions Nacib est un ouvrage intéressant à plus d'un titre, parce qu'il sauve de l'oubli un pan de notre culture orale. Professeur titulaire à l'université d'Alger, l'auteur, qui fut directeur de l'Office des publications universitaires et professeur invité des universités de Milan et de Paris I, a réuni dans son ouvrage quelque mille cinq cents proverbes et dictons kabyles qui sont autant d'expressions de la sagesse populaire algérienne. D'emblée, notons que c'est un travail de longue haleine qu'a entrepris le sociologue auprès des villageois pour glaner et, surtout, sauver de l'oubli un patrimoine culturel oral millénaire, à savoir les proverbes et les dictons. L'auteur souligne de prime abord que le proverbe est l'un de ces tenaces invariants de la civilisation humaine qu'on retrouve partout et toujours dans les cultures les plus diversifiés, voire les plus opposées si on les compare les unes aux autres. Par la suite, il montre le rôle social du proverbe. Les valeurs morales, estime-t-il, jouent un rôle de ciment social et maintiennent en la renforçant la cohésion du groupe parce que chaque individu adhère à la norme proverbiale. « Cette adhésion est d'autant plus aisée que la formule est anonyme, c'est-à-dire qu'elle n'est revendiquée par personne et en même temps appartient à tous », écrit-il, relevant trois paramètres constitutifs de l'observation du proverbe kabyle : éthique, sagesse et oralité. L'enseignement proverbial vise d'abord à faire le bien et à éviter le mal, selon les codes que s'est forgés le groupe. Pour lui, ces valeurs morales auxquelles renvoie le proverbe ne sont pas universelles dans leur nomenclature, mais leur principe s'applique à toutes les communautés humaines. Le sociologue évoque aussi l'emploi du proverbe. Arguments à l'appui, l'écrivain souligne que l'introduction d'un proverbe ou d'un dicton dans une discussion en Kabylie, comme partout ailleurs, remplace de longs développements dans la mesure où la vérité énoncée fait l'objet d'un consensus social. Il ne s'agit nullement d'une formule de décoration destinée à orner un discours, même si l'effet esthétique de son usage n'est pas à négliger. « Avec un diction bien frappé, on peut mettre fin à une discussion oiseuse ou à une intervention intempestive, faire cesser l'évolution menaçante d'un échange conflictuel ou ramener calmement à la raison un sot et corriger des erreur », argumente l'auteur. Pour mieux cerner son sujet, l'auteur passe au tamis les référents culturels du proverbe kabyle. Aussi soutient-il que le champ culturel est varié où puise sa substance ce proverbe, qui se réfère à maintes reprises à un substrat mythologique, à l'islam, aux données de l'existence quotidienne et pratiquement jamais à un quelconque élément exogène, européen ou autre. Il avance en guise d'argument le fait que quel que soit le trait de culture qui pointe derrière le proverbe, il est si intégré au mode de vie local qu'il ne dépare pas et semble être inscrit de façon naturelle dans le paysage civilisationnel du Djurdjura. M. Nacib relève également le référent islamique qui a joué un rôle important dans la formation du proverbe dans cette région du pays, en raison de la forte implantation des zaouïas kabyles. Celles-ci sont, à ses yeux, un indicateur non négligeable de la place particulière que tient la religion dans la vie quotidienne des gens, qui recourent parfois à la langue arabe pour exprimer le champ philosophico-religieux. A cela s'ajoute le référent mythologique et le calendrier agraire mythique. Il cite à titre d'exemple le proverbe « Anzar, anzar Rebbi swit ar azar » « Anzar, anzar, Dieu arrose (la terre) jusqu'à la racine. En conclusion, l'écrivain affirme que les proverbes et les dictons de la Kabylie typent bien en définitive une civilisation. Autrement dit, ce sont des éléments d'un lot culturel localement et communément usité, d'où ressort un champ d'expérience qui transcende les territoires. Dans ce livre, le sociologue démontre que le proverbe est le lieu géométrique de l'intelligence collective, une sorte de miroir des intelligences individuelles conjurées et diluées, mises en facteur commun dans sa création autant que dans son emploi.

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