A l'énoncé de l'ouvrage portant sur « la face cachée des révolutions arabes », présentée, hier au « forum d'El Moudjahid », le malaise diffus s'explique sur le malentendu savamment entretenu sur la grande imposture du « printemps arabe », née des entrailles du grand GMO, conçu par le think tank néo-conservateur emmené, notamment, par « le parrain » Irving Kristol, le fantasmagorique Richard Perle et les anciens secrétaires à la défense, Paul Wolfowitz et Donald Rumsfeld. Le GMO du « chaos constructeur » renvoie au nouveau Sykes-Picot impérial ciblant les 27 (les 22 de la Ligue arabe et les Etats non-arabes incluant la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan) de « l'arc-en-ciel en crise » : la Palestine occupée dressée en camps antagoniques, le Liban des divisions confessionnelles, l'Irak démembré, le Soudan de la partition en deux Etats rivaux. Telle est donc la triste réalité qui résiste aux relents de la mystification occidentale clairement et nettement exprimée par les fameux ADM, introuvables 9 ans après l'occupation et le retrait de l'Irak, la tentative de substituer la « menace iranienne », la scène loufoque du témoignage « préfabriqué » sur les sévices infligés par les Irakiens à une citoyenne koweitienne qui s'est révélée être la fille de l'ambassadeur du Koweït, les bombardements de Benghazi jamais effectués... De la CNN de l'invasion irakienne à Al Djazzera du « printemps arabe », aux agendas complémentaires, l'arme de la manipulation a participé à l'occultation des vérités historiques. Une amnésie qui frise l'immoralité des pourfendeurs du « printemps algérien » érigés, aujourd'hui, en apôtres déclarés du « printemps arabe » à dérive intégriste. De la tribune, l'ancien patron de la DST, l'actuel président du CIRET-AVT (Centre international de recherches et d'études sur le terrorisme et d'aides aux victimes du terrorisme), Yves Bonnet, a bien eu raison d'opposer, en rempart inébranlable, la vitalité de la presse algérienne libre, présentée en preuve intangible de la « bonne santé démocratique » de l'Algérie, en lutte contre le terrorisme. Le temps de la « pensée unique médiatico-politique », combattue par François Kahn en guerre sans merci contre le camp du « qui-tue-qui », est de la même veine que les élucubrations de ceraines chaîn satellitaires. La grande censure imposée par l'édition « La Découverte » ne s'écarte pas de la pratique de l'excommunication réservée au nouvel ouvrage portant sur « la face cachée des révolutions arabes », sauvée de l'oubli par le geste hospitalier du patron du mensuel « Afrique Asie », le Syrien, Majd Nahmé, offrant une salle pour abriter le débat. L'initiative est née de la proposition d'Yves Bonnet, soucieux de favoriser une lecture objective et impartiale de la tragédie libyenne. Lors de la présentation de l'ouvrage collectif, Saïda Benhabylès, ancienne ministre et membre de la CIRET-AVT, a évoqué, à cet effet, la constitution d'une délégation de différentes nationalités (belge, française, algérienne) sillonnant la Libye, de Tripoli à la « Djelfa locale », en quête d'éléments d'analyse. Face à la manipulation de la Toute puissance médiatique, le « cri du désert », formulé par Yves Bonnet, est un combat pour la manifestation de la vérité, rejetée et combattue sous les accusations infâmantes de « soutien au dictateur », néanmoins validée par la réalité des armes de la déstabilisation en circulation au Sahel, la désagrégation de la Libye supplantée par les milices sans foi, ni loi, la légitimation des « djihadistes » trônant à Tripoli... C'est que le « nouveau Yalta », formulé par le journaliste et spécialiste des questions du Proche-Orient et du Moyen-Orient, Richard Labevière, est l'expression d'une volonté de démantèlement des Etats nationaux. Il hérite d'une alliance stratégique conclu avec les Frères musulmans, en concurrence, selon le patron d'Afrique Asie, avec les salafiste. Triste épilogue ?