Une femme témoigne avoir découvert un morceau de verre dans une bouteille de yaourt. « Quelle frayeur ! J'ai failli l'avaler ou me couper la langue. Un morceau de verre dans un grand pot en plastique ! C'est carrément de l'inconscience », a-t-elle déploré. La dame indique que dans ce cas le commerçant n'est pas responsable. Certes ce débris de verre n'a pas été mis de manière volontaire mais « les fabricants doivent faire très attention, la vie humaine n'a pas de prix », a t-elle indiqué avec regret. Un homme témoigne avoir découvert une punaise dans un pain. Après réclamation chez le boulanger, ce dernier n'a pas trouvé mieux que de sanctionner un jeune apprenti accusé de « négligence ». Une dame a vu sa dent abîmée par un fragment de pierre trouvé dans un biscuit. « Qui est-ce qui va me rembourser les soins dentaires ? », s'interroge-t-elle. Ne sachant à qui s'adresser, elle contacté un journal pour dénoncer cette situation et demander de lui communiquer les coordonnés des associations chargées de la défense des droits des consommateurs. Sa déception fut grande lorsqu'en appelant ces associations personne n'a daigné répondre. « A quoi servent les associations, si ce n'est pour bénéficier des budgets et des subventions de l'Etat ? », s'est-elle demandée. Le contrôle en amont et en aval du ministère Le président de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), Zaki Hariz, affirme que celle-ci ne reçoit pas assez de requêtes même si le ministère a mis à la disposition des consommateurs le numéro vert « 3000 », pour dénoncer ces dérapages ou toutes autres anomalies. Le président de la FAC précise que la fédération « n'a pas le pouvoir de sévir, elle active pour attirer l'attention des pouvoirs publics ». En d'autres termes, elle est le relais entre les consommateurs et les pouvoirs publics. Pour le vice-président de l'association de la protection des consommateurs de la wilaya d'Alger, Hacène Menouar, les consommateurs ne connaissent pas leurs droits en matière de consommation. « Beaucoup ne savent pas, selon lui, qu'ils ont droit à la sécurité, au savoir, au choix des produits, au recours, à l'éducation et à la satisfaction de leurs besoins ». Donc c'est autour de ces points que le travail des associations de protection des consommateurs est axé. Autrement dit, l'association s'assigne une mission d'information et de sensibilisation avec l'organisation de rencontres regroupant les spécialistes et les plaignants. Le ministère du Commerce, par la voix du directeur du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, Noureddine Laouar, souligne que « les agents de contrôle de la qualité et des prix sont souvent sur le terrain pour effectuer des contrôles. Pour l'année 2012, nous avons arrêté un programme de contrôle des produits carnés et les différentes marques de yaourt, de fromage, de lait pasteurisé et celui en sachet qui est soutenu par l'Etat, voire un contrôle a postériori. Nous contrôlons également la composition des produits, en général, voire tout ce qui est production en amont », a-t-il indiqué. Malgré ce contrôle en amont et en aval par les parties concernées, le consommateur n'est pas à l'abri des risques. Souvent, il est victime de produits périmés ou contenant des objets, voire des corps étrangers qui peuvent être fatals pour la santé. Dans ces cas, M. Laouar a indiqué que « si un consommateur trouve quelque chose qui ne fait pas partie de la composition des produits, il doit contacter les services relevant du ministère du Commerce », précisant que « les consommateurs peuvent saisir les subdivisions qui se trouvent au niveau des daïras connues sous le nom de service de contrôle ou les bureaux d'hygiène au niveau des APC ». Ajoutant qu'ils peuvent également s'adresser « aux directions de wilaya ou aux neuf directions régionales. Les requêtes peuvent aussi être faites par voie d'Internet ou carrément par écrit. M. Laouar qualifie ces incidents « d'accidents qui peuvent arriver au commun des mortels ». Il affirme que « les entreprises défaillantes sont sanctionnées par la loi pour avoir présenté un produit dangereux au consommateur ». Par ailleurs, il regrette que le citoyen algérien ne soit pas un « bon consommateur qui défend ses droits ».