La crise syrienne semble sans issue. Pour Damas, toute solution à la crise incluant le départ du président est nulle et non avenue. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, l'a clairement signifié, samedi, en réitérant son opposition à cette éventualité. M. Mouallam accuse les Occidentaux de chercher la « poursuite des violences » et la « destruction de la Syrie ». Selon lui, les Américains et les Russes ne sont pas parvenus à s'entendre pendant leur dernière rencontre à Genève sur un accord prévoyant une telle démarche, parce qu'ils « n'entendent pas la même chose par période de transition ». D'où les critiques du gouvernement syrien contre l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi qui chapeaute le dialogue russo-américain. « Au cours de sa visite fin décembre à Damas, il a (M. Brahimi) adopté une position reprenant celle des Etats-Unis et du Golfe (...) qui complotent contre la Syrie. De ce fait, il est sorti du cadre de sa mission et a trahi sa mission de médiateur, car un médiateur ne monte pas une partie contre l'autre » a-t-il souligné, rappelant « que seul le peuple syrien a la décision finale via son libre choix par les urnes de dire qui est légitime ou non ». Autre déclaration de taille du chef de la diplomatie syrienne : son gouvernement a appelé toutes les composantes politiques à un dialogue national, et, en s'adressant, pour la première fois, aux « comités de jeunes » qui ont « sincèrement pris les armes pour le changement et la réforme » selon ses dires. La nouvelle tentative des responsables syriens de ranger de leur côté l'opposition interne armée n'est pas du goût de l'opposition de l'étranger (la Coalition nationale syrienne) qui s'emploie à mettre sur pied son premier gouvernement provisoire « en exil ». Réunie à Istanbul depuis dimanche, la Coalition a décidé, hier, de reporter de dix jours l'élection de ce chef, le temps, dit-elle, d'obtenir l'appui des forces rebelles sur le terrain et de la communauté internationale. « Un comité chargé de mener des consultations avec les forces de la Révolution, de l'Armée syrienne libre et avec les pays amis pour sonder leurs opinions sur la composition d'un gouvernement en exil » a été formé. Il est présidé par Ahmad Moaz al-Khatib, le chef de la Coalition nationale et Georges Sabra, du CNS. A Istanbul, une proposition a été faite : nommer Riad Hijab, l'ancien Premier ministre syrien. Comme elle n'a pas fait l'unanimité, elle a été rejetée. Paris abritera le 28 janvier prochain une réunion des 20 principaux « amis du peuple syrien ».