Alliance n Les composantes de l'opposition syrienne ont signé dans la nuit de dimanche à lundi un accord pour constituer une coalition forte et unie. Après d'épuisantes négociations menées depuis jeudi dernier sous l'égide du Qatar et de la Ligue arabe, les formations de l'opposition ont signé un accord sur la formation d'une «coalition nationale» élargie. «Il s'agit d'un pas important sur la voie de la chute du régime», a affirmé Riad Hijab, ancien Premier ministre syrien qui a fait défection en août dernier. L'accord répond aux vœux de pays arabes et occidentaux de voir l'opposition unie au sein d'une instance exécutive susceptible de traiter avec la communauté internationale et de canaliser les aides. Il a été signé par cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, qui venait d'être élu président de cette Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution et Georges Sabra, chef du Conseil national syrien (CNS), qui en devient la principale composante. Le CNS, qui craignait d'être marginalisé, a été soumis à d'intenses pressions arabes et internationales pour l'amener à lever ses réserves. Dans un discours, cheikh Al-Khatib, un religieux modéré originaire de Damas, a affirmé que le peuple syrien faisait l'objet «d'une extermination systématique» et a appelé la communauté internationale à l'aider pour parvenir à la chute du régime. Quant à Georges Sabra, il s'est demandé «pourquoi les Syriens avaient le sentiment d'être abandonnés» par la communauté internationale. «Nous n'avons pas seulement besoin d'argent et de pain, nous avons besoin d'armes pour nous défendre», a-t-il ajouté. L'opposant Riad Seif, un ancien député à l'origine de l'initiative d'unification de l'opposition, et le militant Souheir Atassi, qui a joué un rôle dans la coordination du soulèvement à l'intérieur de la Syrie, ont été élus vice-présidents de la nouvelle coalition. Longtemps considéré par la communauté internationale comme un «interlocuteur légitime», le CNS était de plus en plus critiqué pour son manque de représentativité, en particulier par l'administration américaine. Sur le terrain, les combats faisaient rage entre rebelles et soldats pour le contrôle de villes clés notamment près de la frontière turque, et l'aviation syrienne a mené des frappes contre plusieurs secteurs du Nord-Est près de l'Irak. Dans la banlieue de Damas, des combats ont éclaté à Harasta et des obus sont tombés sur Yalda (Sud). Les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe de militants, ont fait état d'intenses tirs d'artillerie du régime contre les régions sud-ouest de Damas. «L'armée et les forces de sécurité ont commencé une opération de nettoyage de la province de Damas, qui devrait s'achever dans quelques jours», selon le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, en soulignant que «des milliers de terroristes» avaient «vainement tenté de pénétrer dans la capitale». R. I. / Agences