Une exposition collective d'arts plastiques intitulée « Recycle art urbain », à laquelle participent notamment Faïza Bayou et Omar Bouzidi, se tient depuis le 19 janvier dernier et ce, jusqu'à la fin du mois courant au Centre de loisirs scientifiques d'Alger, à l'initiative de l'Etablissement arts et culture. Les tableaux de ces deux artistes sont une sorte d'invitation à une exploration de soi, tant l'être humain est un océan insondable. Faïza Bayou tente de répondre dans ses toiles, en particulier celles intitulées « Légende et illustration », à un questionnement existentiel, voire métaphysique. Elle se lance à la manière d'un philosophe tourmenté par les secrets de l'existence dans la recherche de l'absolu. Cette quête perpétuelle jamais assouvie lui ouvre toutefois une fenêtre par laquelle elle découvre et explore de nouvelles formes artistiques. Avec une touche très personnelle et une maîtrise parfaite de son art, l'artiste donne naissance à une production artistique qui reflète ses propres sentiments. D'ailleurs, quand on observe attentivement son œuvre, on a l'impression qu'elle sculpte l'être de l'intérieur, en reproduisant son âme avant son corps. Son œil d'artiste averti crée l'image et son pinceau la reflète dans un univers poétique sans pareil. L'artiste qui a fait des études artistiques à l'école des Beaux Arts d'Alger a enseigné une dizaine d'années au lycée, avant de mettre un terme à sa carrière d'enseignante pour se consacrer uniquement à la peinture. Faïza Bayou affirme, à propos de sa démarche artistique, que celle-ci prend la forme d'une quête intuitive qui lui permet chaque jour d'approfondir l'aspiration mystique qui l'anime depuis sa prime enfance. « J'ai toujours travaillé sur les sujets qui m'ont passionné. La qualité poétique de la vie est donnée par l'affectivité, par ce que nous vivons dans l'émotion, la jouissance, la mise en mouvement d'un sentiment, d'une émotion que j'ai à l'intérieur de moi et que j'ai besoin d'exprimer, autrement que par les mots. C'est une forme de langage », estime-t-elle. Omar Bouzidi qui soutient devoir à la peinture, rien qu'à la peinture « d'être sauvé de la rue » participe à cette exposition collective avec de très beaux tableaux en particulier ceux où la casbah est peinte ainsi que « Les deux fleurs ». Exécutée de main de maître, cette œuvre remarquable souligne avec force la portée et, surtout, le mysticisme qui anime l'âme de ce peintre. Si les deux toiles, qui retracent en un ensemble de signes parfaits l'histoire et la beauté toute particulière du vieux quartier populaire de la capitale, fortement teintées de réalisme, il en va autrement pour le tableau intitulé « Les deux fleurs » qui constitue une explosion parfaite de couleurs et une imagination débridée. Ce dessin symbolise à la fois la beauté de la nature, de la femme et, en arrière plan, celle de notre pays. Le mariage des couleurs renvoie aussi bien à la nature qu'à la richesse et à la diversité de notre culture. L'artiste peintre semble, dans cette œuvre de haute facture, avoir laissé le choix à chacun de nous d'interpréter à sa manière le message qu'il veut transmettre.