Le ministre a longuement abordé, devant les membres de la commission, les réformes que son département a déjà initiées ou celles qui restent à réaliser à court et moyen termes, non sans dresser un tableau noir sur la situation dans laquelle se trouve le secteur de la jeunesse et des sports. Il n'a, d'ailleurs, pas manqué de relever la gravité de la situation. Mohamed Tahmi a indiqué que « si le sport national en est arrivé à ce niveau, c'est parce qu'il est gangréné par la corruption ». Il n'hésitera pas à pointer du doigt le fonctionnement des fédérations qui, affirme-t-il « sont gérées comme des propriétés privées ». Il citera comme exemple, les subventions octroyées par l'Etat pour l'encouragement des clubs mais qui vont ailleurs, dans les poches des joueurs ou celles des dirigeants. Toutefois, Tahmi se veut optimiste.Cela dit, il compte sur les associations des jeunes pour redynamiser le secteur, à travers la sensibilisation des programmes d'actions concrets. Le programme d'action du ministère repose sur « de profondes réformes qui concernent plusieurs domaines, tels l'introduction d'une nouvelle réglementation au sein des établissements de jeunes, la participation des associations de jeunes à ces réformes et le soutien des autorités dans le contrôle des activités des instances sportives. M. Tahmi indiquera que plus aucune subvention ne sera octroyée si l'association ne présentait pas de bilan financier. « L'Etat utilisera tous les moyens pour lutter contre la corruption ». Une corruption qui, selon le ministre, a même atteint les services de contrôle financier. « Même les contrôles financiers sont pris en charge par des lobby », a-t-il indiqué. Il affirmera que la nouvelle loi de son secteur a pris en charge les questions de corruption et que, dorénavant, l'Etat, via son département, sera intransigeant. Toutefois, M. Tahmi ne dira pas s'il comptait saisir la justice à l'encontre de ceux qui ont failli dans la gestion de leurs entités. « Le Centre national de lutte contre le dopage livré en mai » L'Algérie aura bientôt son propre Centre de prévention et de lutte antidopage. C'est ce qu'a indiqué, jeudi, M.Tahmi, en marge de son passage à l'APN. La livraison de ce laboratoire, qui sera géré, dans un premier temps, par les experts d'un laboratoire espagnol d'envergure internationale, fera savoir le premier responsable du secteur de la jeunesse et des sports, est prévue en mai prochain. « Des experts espagnols formeront les techniciens algériens durant les trois premières années afin d'acquérir l'expérience suffisante pour diriger le centre », a déclaré le ministre, insistant sur l'importance de la formation technique des cadres algérien pour pouvoir gérer un laboratoire de cette envergure. Actuellement, l'Afrique du Sud est le seul pays africain à disposer d'un tel laboratoire alors que celui de la Tunisie a fermé ses portes depuis deux ans.