Trois semaines après le début de l'opération Serval, le Mali accueille le président français. « Nous sommes au service d'une mission. Celle qui a été définie dans le cadre des Nations unies, qui est aujourd'hui menée par la France avec le Mali et avec le soutien et la participation des forces de la Mission internationale de soutien au Mali pour mettre tout le territoire malien sous l'autorité légitime du président malien et ensuite les dirigeants qui seront élus par les Maliens », déclare François Hollande à son homologue malien, Dioncounda Traoré à Tombouctou. Comme attendu, Hollande qui est pressé de « passer le relais » aux Africains pour qu'ils continuent, aux « côtés » de ses soldats, le travail « plus au Nord », a présenté sa « feuille de route politique aux autorités maliennes ». « Toutes les parties prenantes de la vie politique malienne peuvent se présenter aux élections et concourir au suffrage », dit-il tout en prenant le soin de « ne pas se mêler de la vie politique malienne ». « La France n'a pas vocation à rester », dit-il, avant de tempérer son discours : « le combat n'est pas terminé » et « nous serons aux côtés des soldats africains qui sont en train de se déployer, pour finir ces opérations » dans quelques semaines. « Il n'y a pas de partie du Mali qui doit échapper au contrôle de l'autorité légitime », martèle le président français. Aurait-il eu écho des premières inquiétudes exprimées par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme sur les conséquences de Serval ? Amnesty International et Human Rights Watch pointent du doigt le comportement de l'armée malienne avec les populations civiles au Nord. Amnesty évoque dans un rapport une « vingtaine » d'exécutions extrajudiciaires de civils. Selon le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, les forces françaises ont progressé « beaucoup plus vite que ce que nous avions anticipé ». « S'assurer que les pays africains puissent prendre le relais est une autre manche », dit-il qualifiant d'« immense » cette tâche. Quelque 4 600 soldats français – dont 3.500 sur le sol malien – sont engagés dans l'opération Serval lancée le 11 janvier. Quant aux forces africaines, elles sont constituées de plus de 3.000 soldats déployés, dont 1.900 dans le cadre de la Misma, auxquels il faut ajouter les soldats de pays comme le Tchad qui ne font pas partie de la Mission. A terme, ils devraient être plus de 7.000 pour sécuriser, avec 10.000 soldats maliens, plus de 940.000 km2.