Le président sahraoui, SG du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a adressé, avant-hier, une lettre à plusieurs instances africaines et onusiennes notamment. Il y a mis en garde contre les conséquences pouvant découler du procès des 24 prisonniers politiques sahraouis, nommés « groupe Gdeim Izik », qui s'est poursuivi, hier, devant le tribunal militaire de Rabat pour la troisième audience. Selon les autorités marocaines, ils sont accusés d'« atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction », alors que les détenus, qui ont brandi le « V » de la victoire et chanté l'hymne national sahraoui, rejettent tous les chefs d'accusation portés contre eux affirmant que l'Etat marocain était responsable des évènements qui se sont déroulés le 8 novembre 2010, lors de l'assaut donné par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik, proche d'El-Ayoun occupée. « Nous ne sommes pas des criminels, mais des prisonniers politiques et nous considérons notre comparution devant ce tribunal militaire comme un procès politique », a déclaré l'un des détenus, Ennaama Asfari, lors de son audition. Les avocats de la défense ont déclaré à l'adresse du président du tribunal que les accusés avaient « le droit de considérer leur procès comme un procès politique ». Des observateurs européens, pour la plupart des magistrats, avocats et militants des droits de l'homme, ainsi que des eurodéputés, assistent au procès. Ils soutiennent les familles des prisonniers politiques sahraouis qui organisent, à chaque procès, un sit-in devant le siège du tribunal militaire. Elles ont également organisé plusieurs sit-in à Rabat pour attirer l'attention sur les conditions d'incarcération de leurs proches et réclamer leur libération. Le 31 janvier dernier, à la veille de la première audience, ils avaient appelé à l'application du droit international dans ce dossier. Il est à souligner que plusieurs associations internationales de défense des droits de l'homme ont réclamé leur libération « inconditionnelle » et dénoncé la comparution de civils devant un tribunal militaire. Le Parlement européen a exprimé, hier, sa préoccupation devant les violations continues des droits humains au Sahara occidental.