La «dépermanisation» n'est pas un nouveau concept. Le chômage, les jeunes en sont frappés de plein fouet, et ce, depuis quelques années déjà. Il y eut certes des mesures palliatives qui consistaient à «caser» des universitaires fraîchement émoulus dans des entreprises économiques, mais qui ont vite fait de montrer leurs limites. Ces entreprises n'étaient guère disposées à recruter des personnes imposées par l'administration. Après l'euphorie du premier boulot, survient le désenchantement. Des formules proposées en grande pompe n'avaient, en fait, qu'un effet placebo : aIlocation de 2 000 da, contrats provisoires. que du bricolage ! Devant l'ampleur du fléau, quelques dispositifs ont été mis en place, tels l'Ansej et le microcrédit, pour contribuer à résorber le chômage. Cependant, certains estiment que ces dispositifs sont destinés à répondre aux v?ux des diplômés de la formation professionnelle. 1 300 cartes de visite ont été répertoriées durant l'année en cours dans les 48 wilayas. En les consultant, on remarque d'emblée que les métiers artisanaux se taillent la part du lion. Ces derniers, même s'ils offrent des opportunités aIléchantes, restent, néanmoins, tributaires des atermoiements bureaucratiques. La frilosité, voire la réticence des organismes financiers qui préfèrent les gros investisseurs aux jeunes inexpérimentés, est l'écueil majeur qui en dissuade plus d'un. La politique de l'emploi n'est pas franchement cIaire, encore moins bien définie. Elle est aliénée aux conjonctures économiques. Dans toute embauche, il est exigé 5 ans d'expérience et parfois plus. Une aberration, bien ancrée dans les m?urs. Comment peut-on acquérir de l'expérience si les portes restent définitivement closes aux jeunes inexpérimentés ? Certains trouvent qu'il y a anguille sous roche du fait d?exiger qu?un tel critère figure dans le curriculum vitae du demandeur d'emploi. L'administration, estiment-ils, surannée et anachronique, a peur de la nouveauté car elle risque d'y laisser des plumes.