Cette rencontre a été animée par maître Ali Haroun, ancien membre du Haut Comité d'Etat (HCE), l'ex-ministre El-Mili et Amar Bentoumi avocat et grand défenseur des droits de l'Homme. Le centre de presse d'El Moudjahid a abrité, hier, une conférence autour des accords d'Evian du 19 mars 1962 qui constitue le prélude à l'indépendance le 5 juillet 1962. A cette occasion, l'association Mâachal Echahid a honoré les familles des principaux acteurs de ces négociations. Le centre de presse d'El Moudjahid a abrité, hier, une conférence autour des accords d'Evian du 19 mars 1962 qui constitue le prélude à l'indépendance le 5 juillet 1962. A cette occasion, l'association Mâachal Echahid a honoré les familles des principaux acteurs de ces négociations. Cette rencontre a été animée par maître Ali Haroun, ancien membre du Haut Comité d'Etat (HCE), l'ex-ministre El-Mili et Amar Bentoumi avocat et grand défenseur des droits de l'Homme. Pour Maître Ali Haroun, les accords d'Evian «ne sont pas un coup de tonnerre dans un ciel serein». Dans ce contexte, il a mis en exergue l'historique de toutes les tentatives de négociation pour arriver à l'indépendance. L'ambition du FLN, souligne-t-il, n'était pas de battre l'armée française mais amener la France à négocier l'indépendance. Déjà en 1955, une première tentative de Mendès France au pouvoir a essayé de contacter le FLN. En 1960 à Belgrade ensuite à Meulin du temps de De Gaulles qui n'a pas accepté de négocier avec les cinq chefs historiques (Ait Ahmed, Ben Bella, Bitat, Boudiaf et Khider) détenus en France. Par la suite, il y a eu Lugrin qui s'est soldé par un échec. Pendant ce temps, la guerre continue en Algérie et les attentats se sont multipliés en France contre les casernes, les commissariats sur ordre de la Fédération de France du FLN. A ce moment, les Français ont compris que les négociations étaient incontournables et que le principe de l'indépendance était un préalable indiscutable. En outre, la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris à laquelle avaient participé des milliers d'émigrés algériens a résonné dans le monde entier mettant à nu les exactions commises sur des innocents au pays des droits de l'Homme. Maître Ali Haroun rapportera que le prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marques qui se trouvait à Paris lui aussi a été bastonné car ressemblant à un nord-africain. «Ce qu'il faut retenir, c'est que la date du 19 mars est un jour marquant de notre histoire plus que le 5 juillet 1962», a-t-il conclu. Maître Amar Bentoumi a, quant à lui, affirmé que cette date est une somme de sacrifices suprêmes des milliers d'Algériens et d'Algériennes. Il soulignera que les négociations qui ont abouti au cessez-le-feu ont été préparées minutieusement. Il citera, à cet effet, le travail colossal de Pierre Chaulet qui a rassemblé et recensé des documents, des informations, des livres, des articles et des témoignages depuis 1958 à 62 sur le GPRA. Ce dernier a été transféré du Caire à Tunis. Boussouf a, de son côté, créé à Rabat une commission spéciale pour étudier juridiquement la préparation des négociations. Le négociateur principal des accords d'Evian Saad Dahleb a joué un rôle déterminant. Il a même surmonté toutes les difficultés rencontrées par la délégation algérienne. Concernant le Sahara, il était intransigeant sur son partage en arguant que la terre et les ressources du sous- sol appartiennent aux Algériens. «Avec son franc parler et son humour, il a su défendre tactiquement l'intégrité du territoire», a-t-il indiqué. Pour montrer sa modestie et son humilité, maître Bentoumi a cité le livre de Dahleb où l'on ne trouve aucun mot sur son rôle de fin négociateur et tacticien. «Il a agi comme un simple militant mettant l'indépendance de l'Algérie au-dessus de tout», a-t-il conclut. Rabéa F.