Cinéaste et producteur, Yahia Mezahem a souligné la difficulté de parler de nouvelle génération de cinéastes à cause de la situation actuelle du cinéma algérien : « Il n'y a pas de nouveau cinéma dans notre pays pour la simple raison que nous n'avons pas de vrai cinéma, en raison de l'absence d'une politique et d'une industrie cinématographiques. » M. Mezahem a précisé, dans la foulée, que les jeunes réalisateurs sont prêts à relever le défi et à se lancer dans la production, à condition qu'on leur fasse confiance et qu'on mette à leur disposition les moyens nécessaires. Il a déploré aussi le manque de considération vis-à-vis des jeunes réalisateurs, ce qui l'a amené à se tourner vers la production de séries et de spots publicitaires pour la Télévision. Il a, par ailleurs, pensé nécessaire la réalisation de films avec des sous-textes capables d'intéresser l'élite. Il a, sur un autre plan, réfuté l'existence d'un nouveau souffle cinématographique, en reconnaissant l'émergence d'initiatives individuelles, initiées par de jeunes réalisateurs qui ne se réclament d'aucune école. Le cinéaste a, une fois le constat fait, plaidé pour la mise en place d'une véritable politique cinématographique, la réouverture des salles de cinéma, la liberté d'expression et de création et ce, en vue de permettre aux jeunes cinéastes de mettre en valeur leurs talents. En ce qui concerne son expérience dans le domaine de la réalisation, il a affirmé qu'au début de sa carrière, il produisait, notamment des courts métrages pour son propre plaisir. « Je n'ai pas envie de réaliser des films pour quelques personnes ou pour la participation à des festivals. Je veux toucher un grand public, en m'adressant aux Algériens. A mon avis, le public a besoin de beaux films », a-t-il affirmé, avant d'expliquer que « cela ne peut pas se faire sans budget conséquent ». A propos du court métrage, l'invité du jour a regretté que ce genre de production ne soit pas diffusé à la Télévision algérienne, alors que les chaînes étrangères lui consacrent un programme à part entière. Par ailleurs, Abdelkrim Tazarout, animateur du forum et membre de la commission de lecture, a affirmé, à propos de la censure, que la commission en question juge les textes en son âme et conscience sans préalable aucun. Il a relevé dans le même ordre d'idées le penchant qu'ont certains producteurs à s'intéresser beaucoup plus à l'argent qu'à leurs produits. « Ceux-ci peuvent, à la longue, nuire aux vrais cinéastes », a-t-il estimé. Il faut, en somme, toute une politique pour que le cinéma algérien prenne son envol.