Edward M. Kennedy, communément appelé Teddy, le plus jeune frère du président John Fitzgerald Kennedy et de l'ex-sénateur Robert Kennedy, assassinés respectivement en 1963 et 1968, est décédé hier matin. Il avait 77 ans dont 47 passés comme sénateur du Massachusetts. Sur le Capitole, il s'est imposé depuis qu'il a succédé à son frère élu président des Etats-Unis, comme un ténor de la politique et le patriarche de la dynastie Kennedy. Défenseur des causes justes, militant de l'éducation et de dénucléarisation, partisan acharné de la réforme du système de santé, un chantier titanesque de 2.500 milliards de dollars, il s'est opposé à George W. Bush après l'invasion de l'Irak en 2003. « Nous avons perdu le pilier irremplaçable de notre famille », peut-on lire dans le communiqué de la famille qui redoute que cette mort ne sonne le crépuscule du clan Kennedy. Un crépuscule qui a commencé avec les deux assassinats pour se poursuivre par l'anéantissement de l'ambition de sénateur de viser la Maison Blanche en 1969 par la mort par noyade d'une jeune femme qui se trouvait à ses côtés, au retour d'une soirée arrosée et en 1980 quand il fut vaincu à l'investiture démocrate en 1980, par le président sortant, Jimmy Carter. Sur chaque continent, la mort du sénateur, qui sonne le glas d'une dynastie politique qui a marqué l'histoire des Etats-Unis pendant près de cinquante ans, sur fond d'ambition, de scandales, de mystères et de tragédies, a été ressentie. Obama dit avoir eu le cœur brisé. A l'étranger, tous les responsables qui se sont exprimés ont laissé penser qu'ils ont «perdu un véritable ami». «Ted Kennedy a fait entendre sa voix dans la lutte contre l'apartheid à une époque où le combat pour la liberté n'était pas soutenu largement dans les pays occidentaux. Nous restons reconnaissants pour le rôle qu'il a joué», déclare Nelson Mandela, l'ancien président sud-africain.