Le ministre des Moudjahidines, Mohamed Cherif Abbès, des sénatrices, des moudjahidate et des personnalités ont pris part à cette cérémonie, une halte de reconnaissance au rôle précieux joué par la Fédération de France du FLN dans la mobilisation des Algériens en France et sur le plan du financement de la révolution. Dans son allocution, le ministre des Moudjahidine a exhorté les participants à la guerre de libération « même ceux ayant séjourné dans les geôles, d'écrire leurs mémoires. Ces derniers constituent une matière première pour les historiens ». M.Chérif Abbès a rassuré les membres de la Fédération de les réunir avec les nouvelles générations, une demande formulée par ces militantes. Ces femmes jeunes « belles et rebelles ont fait de la VIIe wilaya leur lieu de combat. Cet hommage est mérité », dira la P-DG du quotidien El Moudjahid, Naâma Abbas. Les sacrifices et les efforts consentis par les membres de cette structure pour mobiliser l'émigration algérienne autour de la révolution dénotent de la bonne organisation et la structuration solide de la pyramide. Ce qui a permis de mener des actions défiant tout dispositif de surveillance sur le territoire français. Akila Ouared Abdelmoumen, moudjahida, membre de la Fédération, se remémore les défis lancés au colonisateur. « Nous appartenons à cette société et il était normal qu'on s'engage dans la lutte armée. La Fédération de France a été une école extraordinaire dans laquelle nous avons appris à être fraternelles, sévères. Le FLN avait besoin des femmes car celles-ci étaient considérées, par le colonisateur, comme analphabètes et ne pouvaient participer à la guerre. Mais on parle très bien le français, notre allure et nos tenues vestimentaires européennes ont été un appui pour passer inaperçues. Mieux, le FLN nous a incitées à apprendre à conduire », dira Mme Ouared. Elle affirme que l'action de la Fédération a trouvé aide et assistance auprès des catholiques, dont le père Tabi, le réseau Jeanson constitué d'intellectuels français comme Frantz Fanon, Simone de Beauvoir et le photographe d'art, Pierre Dalmas. Concernant ce dernier, Mme Ouared a demandé à ce que « l'Algérie l'honore pour l'aide qu'il avait apportée à notre cause ». La Fédération avait son groupe de choc constitué de femmes aptes à toutes les actions périlleuses. Parmi elles, Salima Bouaziz, devenue assistante du « second front ». Cette baroudeuse, aux côtés de ses amies de combat Zohra Benbourenane, Aïcha Bouzar, ce modèle de courage qui a perpétré l'attentat de la Tour Eiffel et participé à celui contre le général Soustelle en plein Paris, ont combattu avec conviction, dans l'espoir de voir l'Algérie recouvrer son indépendance. La cérémonie organisée par El Moudjahid a été clôturée par la remise de cadeaux symboliques à ces militantes.