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Le pouls du Caire et de Tunis
Les fruits amers du « printemps arabe »
Publié dans Horizons le 18 - 03 - 2013

Pour l'auteur, ce qu'elle voit et entend n'est que la confirmation d'une certitude. Cette idéologie n'est pas soluble dans la démocratie. L'islamiste modéré ne serait qu'une chimère. L'auteur, qui a vécu une partie de sa vie à Oran, avant de s'exiler au Québec en 1997, affiche ses convictions par le seul énoncé des titres de ses livres disponibles à Alger. « Ma vie à contre Coran » ou « Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident » sont des dénonciations franches et sans concessions de l'idéologie islamiste négatrice des libertés et droits des individus. « Certaines réalités postrévolutionnaires ont un goût amer » (P 11). Le livre est parcouru par un souffle de révolte teinté d'ironie amère et de douloureuse nostalgie. L'Egypte de Taha Hussein et la Tunisie de Bourguiba subissent l'assaut de forces ténébreuses. L'auteure s'est immergée cette fois-ci près de deux mois dans les sociétés égyptienne et tunisienne lesquelles, à la faveur des révolutions qui ont secoué ces deux pays, la victoire des islamistes (Ennahda, frères musulmans), ont abouti à un recul net sur les droits de la femme. Or, la situation de celle-ci, écrit-elle, « est un indicateur sûr pour cerner les blocages et les espoirs des sociétés ». Les femmes sont devenues les victimes expiatoires du nouvel ordre qui se profile et se renforce grâce aux élections qualifiées de « piège à cons ». Elles subissent davantage de harcèlement dans l'espace public pour contrôler surtout le corps et la sexualité devenus des enjeux majeurs. L'auteure, en défenseur acharné de la laïcité, voit dans cette démarche « une tentative de fusionner les sphères privée et publique. Or, le détachement de l'une de l'autre est l'un des fondements de la modernité, qui rend possible l'exercice démocratique et garantit le respect des libertés individuelles » (p. 133).
Plongée dans le réel
L'irruption des islamistes dans le champ politique ouvre la voie à toutes sortes de remises en cause des droits de la femme en matière de statut personnel et de liberté de création. Le lecteur algérien retrouve ce mécanisme infernal mis à l'œuvre, il y a une vingtaine d'années en Algérie, où les créateurs ont subi toutes sortes de pressions allant jusqu'à des assassinats. La nouvelle conception portée par les mouvements islamistes est à contre courant de l'évolution. Les rencontres de l'auteure dans les rues, les terrasses et quartiers du Caire ou de Tunis et les contacts avec les contestataires de la place Tahrir ou les universitaires de la Manouba, permettent de prendre la mesure de ce recul effrayant des libertés et droits de la femme. Il se traduit par la remise en cause du travail, l'avancée des conceptions machistes et la défense par les nouveaux vainqueurs » de pratiques comme l'excision, le mariage des fillettes ou la polygamie. Ses notations sur les rues, les quartiers et El Azhar, où elle découvre une forme inattendue de l'hypocrisie sociale, sont un reflet d'un réel qui alimente le désespoir social carburant de l'extrémisme. Subissant le harcèlement, la misère sociale, les femmes sont désormais les victimes expiatoires du nouvel ordre qui s'installe. L'auteure recueille, au fil de ses promenades, les confidences, les colères, les espoirs de femmes de toutes conditions. Les pages prennent parfois l'allure d'un journal où elle décrit les forces politiques à la veille des élections, le contexte où elles se sont déroulées. Elle nous familiarise avec les leaders libéraux ou islamistes et décortique leurs stratégies. Elle nous plonge dans la société égyptienne qui vit d'insurmontables difficultés économiques et subit les effets de la « wahabisation » des esprits, née de l'émigration vers les pays du Golfe. En Tunisie, les femmes, les défenseurs des droits de l'Homme font face aux mêmes défis même si l'histoire et le contexte social sont différents. On regrette vivement que Djamila Benhabib ait moins sollicité les hommes et les femmes qui ne partagent pas ses idées sur la liberté et la place de la religion dans la société. Cela amoindrit la force, voire la crédibilité de ce livre, ce qui s'apparente à un procès en bonne et due forme.


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