Une journée nationale de psychiatrie a été dédiée, hier, au professeur Ridouh, disparu il y a un an. Le thème a porté sur le stress et la société et qui est intégré dans le cursus de la formation continue, inscrit dans l'agenda du CHU. Interrogé sur l'opportunité d'une telle journée et surtout d'une telle thématique, M. Abbès Ziri, le P-DG du CHU et professeur en psychiatrie, nous dira que « le stress est un phénomène sociétal qui pourrait, parfois, conduire à des situations dramatiques pour les malades et leurs entourages familial et professionnel pouvant, parfois, conduire au suicide. C'est, surtout, un phénomène qui n'est plus le fait de sociétés développées ou modernes. L'Algérie est aussi touchée par cette pathologie ». D'ailleurs, les intervenants se sont étalés sur le stress en milieu professionnel comme l'atteste l'étude de l'équipe du Pr Ziri en milieu hospitalier, au niveau du CHU de Tizi Ouzou, où 179 des 436 paramédicaux interrogés, soit plus de 41% du personnel paramédical, toutes catégories confondues, ont déclaré subir le stress au quotidien dans leur travail. Une étude qui fait ressortir que la gent féminine est celle qui souffre le plus de ce mal avec un ratio de 2 femmes pour un homme. Cette étude fera ressortir que la situation matrimoniale des sujets est un indice révélateur puisque les personnes mariées sont moins sujettes au stress que les célibataires, veufs(ves) ou divorcés(es). Le problème du stress en milieu professionnel a amené le professeur Tabti du CHU de Béjaia à se poser la question de savoir si le stress au travail est « une maladie ou un vrai symptôme ? ». Ainsi donc, le stress dans toutes ses facettes et tous les milieux (professionnel, scolaire, carcéral et autres urbain et environnement) a été passé en revue au cours de cette journée. L'autre sujet intéressant est celui de l'équipe du Pr Oukali de l'EHS de Batna qui est en rapport avec les médias et le traitement de l'information des catastrophes naturelles et autres conflits et faits divers qui plongent dans l'angoisse et mènent, parfois, à la névrose, voire au suicide. « L'hypocondriaque ou névrose médiatique de l'actualité personnalise les menaces annoncées par les médias tout en ajoutant sa touche d'angoisse personnelle. Il rapproche le danger et l'amplifie », dira le Pr Oukali en reprenant les propos du Pr Michel Lejoyeux, ancien chef du service psychiatrique de l'hôpital Bichat de Paris. Toutefois, cette étude s'est, malheureusement, limitée aux années 70 où il ressort que les 245 jours de grève de la presse dans la ville de Detroit en 1968 ont fait que le taux de mortalité par suicide dans cette ville avait baissé de 40%. Une nouvelle étude avec l'explosion des canaux médiatiques mérite d'être effectuée en ce sens pour voir si l'impact du syndrome de « l'hypocondrie du 20 heures » conduit, réellement, vers la névrose, l'angoisse et le suicide.