Selon ces militants, qui ont animé une conférence de presse au siège du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), le nombre de blessés a dépassé 50. La population de Dakhla, qui reçoit, depuis hier, M. Ross, une première, est avertie. « Des femmes sahraouies sorties pour participer pacifiquement à un sit-in ont été jetées dans la rue et déshabillées après avoir été torturées », témoigne Hassan Abba. « Sultana Khaya, qui a perdu un œil lors d'une précédente manifestation, a été déshabillée, avant d'être battue devant tout le monde », dit-il, précisant que « les militants sahraouis, qui ont eu la promesse de la Minurso de rencontrer le représentant du SG de l'ONU, ont été torturés » et « battus à mort » à quelques mètres du siègne de cette instance. Houria Eddaf, sœur de l‘un des 24 militants civils jugés par un tribunal militaire marocain dans l'affaire du camp de réfugiés de Gdem Izik, demande l'ouverture d'une enquête internationale. Interrogé sur une « information » faisant état du « jugement » de ce groupe par un tribunal civil, l'ambassadeur sahraoui à Alger, Brahim Ghali dira : « Des parties au Maroc ont fait circuler cette nouvelle pour atténuer les retombées de la réunion du Conseil des droits de l'Homme de Genève ». Et la tournée « touristique » africaine du roi Mohamed VI au moment où Ross est dans la région ? « Le souverain marocain poursuit sa politique de fuite en avant et de minorisation des Nations unies », dit-il. « L'envoyé spécial du SG de l'ONU réussira dans sa mission quand il convaincra le Maroc de rentrer pleinement dans les négociations comme acteur et non comme obstacle », conclut-il avant de « commenter » les tentatives du Maroc de s'agripper aux pays du Sahel. « Le Maroc, qui n'a pas renoncé à son plan expansif, est un Etat narcoterroriste. Après avoir créé le Mujao et cherché à « intégrer » les forces de la Cédéao au Mali, il compte sur l'influence de la France sur les pays de la région pour se frayer une place, mais je doute qu'il réussisse ». Présente à cette conférence, Maya Salhi, la commissaire de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, n'a pas caché sa joie, celle de rencontrer des militants attendus dès demain à Tunis, pour participer au forum social. Selon la juriste algérienne, un rapport établi par la Commission, suite au déplacement de ses membres aux camps de réfugiés sahraouis, sera négocié en mai prochain lors du sommet de l'Union africaine. Le président de Cnasps, Mehrez Lamari, a annoncé l'organisation, les 19, 20 et 21 avril, de manifestations aux camps de réfugiés pour valoriser la lutte de la femme sahraouie. Le deuxième colloque de soutien au peuple sahraoui se déroulera les 27 et 28 avril, annonce-t-il.