Reportage photos : Mahdi Iguercha La vie à Tizi Ouzou s'emballe, elle se voit transformée ces jours-ci avec l'avènement cinématographique du film culturel national annuel du film amazigh. La ville vit à l'heure des projections et des débats. De quoi se mettre à la page et enrichir ses connaissances. D'autant que le public friand de ces découvertes adhère complètement. Même dans les villages alentours où le festival marque des haltes, il est enregistré la même effervescence qui dénote de la curiosité positive que peut avoir une population même lorsqu'elle n'est pas érudite à la chose culturelle. C'est là une des singularités de ce festival qui vit aujourd'hui sa 5e journée, déjà. L'escale choisie par notre collaborateur est à Bouzeguène où il a été programmé une série de projections de films comme tracé dans le menu de cette manifestation au même titre que d'autres communes environnantes. Mais aussi l'occasion provoquée de rendre hommage à un des artistes natif de cette localité à une soixantaine de kilomètre du chef-lieu, M'henni Amroun, ravi aux siens et à la famille artistique, il y a une année, suite à un arrêt cardiaque. Un chanteur de la grande lignée dont le succès « Jedjiga » n'est pas près de s'estomper. Le souvenir de cet artiste va être évoqué d'ailleurs par la population locale qui lui rend hommage à travers une série d'activités culturelles. Cette évocation nous renvoie à une autre actualité, celle de la perte lundi dernier d'un autre chantre d'expression kabyle, décédé suite à une longue maladie, Mouloud Habbib auquel Kamel Hammadi qui lui a composé la presque totalité de ses chansons toutes aussi célèbres les unes que les autres. « Nak dhamjahedh amechtouh », (Moi, le petit moudjahed) qu'il a chanté alors qu'il était encore tout adolescent, lui qui a commencé sa carrière enfant à la radio kabyle et puis cet amour enflammé qu'il a déclaré à « Aldjia »... une voix particulière et qui résonne par les trémolos singuliers de ces vocalises reconnaissables et uniques. La mise en terre du défunt a eu lieu hier à Azouza dans Larbaa Nath Irathen, là où le festival justement parmi les 6 communes retenues a rendez-vous aussi pour y projeter ses films choisis. Peut-être serait-ce l'occasion d'un autre hommage ? Beaucoup reste à voir, l'appréciation s'ensuivra.