Le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès, a affirmé que notre pays n'a pas attendu la convention internationale d'Ottawa pour commencer son combat contre les mines antipersonnel. L'Algérie a décidé cette année d'entamer une campagne de sensibilisation intitulée « planter un arbre au lieu d'une mine », indique-t-il. M. Babès est catégorique : « la pratique de l'Algérie en la matière est exemplaire. Elle a été qualifiée de Up to date. Sa propension à rejoindre l'agenda du système des Nations unies post-2015 a fait d'elle un pays anticipateur, veillant au respect des droits humanitaires en premier lieu. Le Cnes, en collaboration avec le ministère de la Défense, a œuvré pour que le déminage humanitaire soit au centre des politiques publiques, et ce en impliquant le maximum d'intervenants de la société civile sur le terrain », explique-t-il. Dès l'indépendance, souligne le président du Cnes, une plateforme d'expertise exceptionnelle a été mise en place grâce au « génie militaire » et l'engagement de l'Etat. La démarche a été maturée au fil du temps, avec l'aide d'intervenants étrangers dont le Pnud, l'UE, le Centre international de déminage humanitaire et Handicap International. Les mines, une menace toujours d'actualité Feed-back. Le directeur du projet national de déminage, le colonel Hocine Gherrabi, a rappelé que la décision du minage des frontières a été prise le 26 décembre 1956. La pose des mines antipersonnel a débuté le 28 janvier 1958 et ne s'arrêtera qu'avec l'entrée en vigueur du cessez- le-feu. Deux phases ont marqué la lutte anti-mines. 1963-1988 : élimination des vestiges de la colonisation. 27 novembre 2004 à nos jours : conformité à l'engagement international. L'article 10 de la Constitution de 1963 obligera « l'élimination de tout vestige du colonialisme ». Parmi les objectif assignés à l'ANP, le démantèlement des « barrages Morice et Challe » et le déminage systématique de tout terrain, en dehors de ces barrages, présentant des preuves de contamination par les mines. Résultats obtenus : 7 819 120 mines détruites et 50 006 ha de terrains nettoyés. En vertu de l'ordonnance du 16/01/1974 portant « assistance aux victimes », mission assignée au ministère des Moudjahidine, 3 526 titres de pension ont été concédés aux victimes. Pour étayer ses dires, l'officier supérieur se réfère aux propos du chef de l'Etat qui a affirmé dans l'une de ses déclarations que « l'adhésion de l'Algérie à la démarche préconisée par la convention d'Ottawa n'est pas une adhésion conjoncturelle mais se veut un ralliement à une cause juste ». La quantité restante des mines est de l'ordre de 3 millions, soit un engin par habitant des régions frontalières. « Les principales régions touchées sont El Tarf, Guelma, Souk Ahras et Tébessa à l'est et Tlemcen, Naâma et Béchar à l'ouest », souligne le colonel Gherrabi en précisant que la présence des mines est une menace de moins en moins dramatique, mais toujours d'actualité. En termes de progrès enregistrés, la mise en œuvre de la Convention d'Ottawa a permis à l'Algérie d'enregistrer, au 28 février de cette année, l'enlèvement de 849 712 mines antipersonnel et le nettoiement de 6 425,772 ha de terrains ». S'agissant de la destruction du stock existant, 159.110 mines antipersonnel ont été détruites en plus de la rétention de 5.970 mines.