159.110 mines antipersonnel ont été détruites depuis l'adhésion de l'Algérie, le 27 novembre 2004, au processus d'Ottawa, a indiqué jeudi à Alger le directeur du projet national de déminage, le colonel Hassan Gherabi. "La mise en œuvre de la Convention d'Ottawa a permis à l'Algérie d'enregistrer, au 28 février de cette année, l'enlèvement de 849.712 mines antipersonnel, la remise de 6.425,772 ha de terrains nettoyés, la destruction de 159.110 mines antipersonnel et la rétention de 5.970 mines antipersonnel", a précisé le colonel Gherabi lors d'un séminaire sur l'état de mise en œuvre par l'Algérie de la Convention d'Ottawa. L'officier supérieur, qui présentait un thème sur la "Pratique algérienne de déminage au regard de la mise en œuvre de la Convention d'Ottawa", a indiqué, qu'en matière d'assistance aux victimes, plusieurs points ont été pris en considération, dans le cadre des dispositions de la stratégie d'Alger adoptée lors d'un symposium international en mai 2005. Il s'agit de favoriser la participation des victimes à tous les thèmes les concernant, d'augmenter leurs capacités de gestion et de prise en charge, d'appuyer leur réinsertion socio-économique et leur apporter le soutien psychologique nécessaire, a-t-il expliqué. Il a souligné que "l'Algérie, qui a souffert et souffre encore des conséquences destructrices de ce grave fléau, forme l'espoir qu'un jour les dispositions de cette Convention seront généralisées et respectées par tous". Pour lui, l'Algérie "ne ménage aucun effort" pour aboutir à l'universalisation de cette Convention dans le but de parvenir à un monde sans mines. C'est dans ce sens qu'il a précisé que "l'adhésion de l'Algérie à la démarche de cette Convention n'est pas une adhésion conjoncturelle, mais se veut un ralliement à une cause juste". Un ralliement, a-t-il dit, "guidé par sa propre histoire et dicté par sa profonde conviction dans les instruments de désarmement et de droit humanitaire". Le colonel Gherabi a rappelé, par ailleurs, que la décision de minage des frontières a été prise par l'armée française, le 26 décembre 1956, que la pose des mines antipersonnel a débuté le 28 janvier 1958 et s'est arrêtée avec l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Le même responsable a relevé l'existence de deux phases : la première concerne l'élimination des vestiges de la colonisation de 1963 à 1988, alors que la deuxième a débuté le 27 novembre 2004 et se poursuit à ce jour. Pour la première phase, il a noté la destruction de 7.819.120 mines et le nettoyage de 50.006 terrains et ce, dans le cadre du démantèlement des "barrages Morice et Challe" et le déminage systématique de tout terrain, en dehors de ces barrages, présentant des preuves de contamination par les mines. Le colonel Gherabi a expliqué, dans ce sens, que la pratique algérienne du déminage humanitaire est "intimement" liée à la présence des mines antipersonnel sur son territoire. La Convention d'Ottawa, signée en 1997, marque un tournant dans la lutte contre les mines antipersonnel. Ainsi, l'article premier de la Convention interdit l'emploi, la mise au point, la production, le stockage et transfert des mines antipersonnel. Il interdit également d'assister, d'encourager ou d'inciter, de quelque manière, quiconque à s'engager dans toute activité interdite à un Etat partie en vertu de la Convention. La première Conférence d'examen de la Convention d'Ottawa s'est tenue à Nairobi en 2004, alors que la prochaine aura lieu en 2014 à Maputo. La Convention compte aujourd'hui 161 Etats parties et 1 pays uniquement signataire. Néanmoins, certains grands Etats, dont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Inde et le Pakistan, demeurent en dehors. A noter que le séminaire a été organisé par le CNES, en collaboration avec le ministère de la Défense nationale, à l'occasion de la commémoration de la Journée mondiale des victimes des mines antipersonnel.