Sihem Aouti peint les objets qu'on utilise depuis longtemps comme la poterie et les tissus de Kabylie et du Sud algérien. « J'évoque, surtout, nos traditions qu'il ne faut sans doute pas oublier mais bien préserver. Un artiste doit refléter un art propre à lui, on ne doit pas reproduire et même importer des traditions d'ailleurs. Seul le travail de mémoire sur notre patrimoine doit prévaloir », dit-elle. Alors, s'offre au visiteur pas moins de 23 tableaux qui mettent en valeur une peinture riche en couleurs et forte en symboles. A l'exemple de « Culture envolée », « Culture brisée » et « Culture renversée » qui nous renvoient vers nos comportements irresponsables vis-à-vis d'un domaine qui, le moins que l'on puisse dire, fait partie intégrante de notre personnalité, et qu'il est tout aussi important que la nourriture que nous consommons. Ce faisant, elle met en lumière d'autres comportements tout aussi néfastes et qu'on retrouve justement dans « La main destructive » qui montre la main de l'homme qui détruit des jardins qu'il remplace par le béton. C'est dire que rien n'est omis pour rappeler le devoir d'agir en toute conscience et sans mépris vis-à-vis de l'art et de la nature. Par ailleurs, l'artiste subjugue par sa sensibilité multiple à l'image du tableau qui peint « El Qods » côté jardin. Un angle de vue qu'on n'a pas pour habitude de voir à travers des images de la télévision notamment. Elle exprime aussi toute sa « tendresse » au complexe touristique de Sidi Fredj, joyau architectural d'envergure, tout comme elle s'offre une reproduction « Les tournesols » de Claude Monet et un clin d'œil intelligent vis-à-vis des bambins qu'elle exhorte à lire. Une peinture à l'huile au réalisme certain et au romantisme partiel. « Mon but est de devenir artiste connue et reconnue et de transmettre ce que j'ai appris aux autres », révèle-t-elle. Sihem Aouati expose ses tableaux depuis 2001. Elle s'est initiée à la peinture au sein de la société des Beaux-arts d'Alger et s'est améliorée au Centre de formation professionnelle et de l'apprentissage (CFPA) et aux centres culturels.