A travers 20 tableaux, l'auteur de ces merveilles laisse exprimer une sensibilité sans pareille à l'égard des hommes soufis. Il met en évidence le soufisme à travers le monde pictural. « J'ai tenté d'interpréter des moments intimes de l'homme soufi. Le monde spirituel dans toute sa splendeur avec notamment le « dikr » qui est un moment de piété absolue », a-t-il indiqué. C'est pourquoi il peint des tableaux qui montrent plusieurs facettes du soufisme, à l'exemple d'« El Hadhra » ou « Almourid ». Le premier symbolise la danse purifiée. Il célèbre la présence du Prophète (QSSSL) au milieu des soufis alors que le second fait référence aux silhouettes de femmes qui se tiennent les bras croisés. « Elles se concentrent dans un moment de contact intime avec Dieu. J'ai voulu donc mettre en relation le moi à son créateur », révèle-t-il. Dans un tout autre registre, on retrouve le thème du « trafic d'organes » qui a défrayé la chronique. « Le trafic d'organes, c'est un terrorisme contre l'espèce humaine où on assiste à une marchandisation d'organes humains. C'est dommage qu'on en soit arrivé à ce genre de pratiques, y compris dans les pays musulmans », fait-il observer. Il y a aussi la « victime de temps », une métaphore où est représentée une silhouette de femme blessée avec quelques barbelés autour. « J'ai voulu retremper le visiteur dans les années sombres de notre pays où le terrorisme a semé la terreur et la discorde au sein de notre société », a-t-il fait remarquer. Sa technique recourt à beaucoup de matériaux et outils, pour faire valoir une peinture moderne et contemporaine où le semi figuratif et le semi abstrait planent. Le plasticien envisage de faire une tournée nationale pour exposer sa peinture. A commencer par celle qui aura lieu le 20 mai à Mostaganem. Djamel Talbi a obtenu un certificat d'enseignement artistique général en 2002 et un diplôme d'études des Beaux-arts en 2003. Il a exposé à titres individuel et collectif dans plusieurs contrées d'Algérie, ce qui lui a valu de se distinguer avec le premier prix obtenu au salon national des arts plastiques qui s'est tenu au Musée national Ahmed-Zabana d'Oran. Tout comme il a remporté le prix Elgontas au salon de Djelfa des arts plastiques.