Après les récentes rumeurs annonçant sa démission « imminente » — en raison de l'attribution au sein de la Ligue arabe du siège de la Syrie à la coalition de l'opposition syrienne — l'envoyé spécial de l'ONU et de l'instance panarabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, restera, finalement, en poste. Et c'est le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon qui l'a confirmé, mercredi à New York. Une réunion tripartite, regroupant ce dernier avec Nabil El Arabi, le Secrétaire général de la Ligue arabe, et M. Brahimi, est prévue, ce lundi, à Genève (Suisse) pour tenter de désamorcer la crise. A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a, auparavant, jugé « justifié » la « probable démission » du médiateur onusien. « Comment pourrait-il agir autrement, en tant qu'homme honnête, si une des deux organisations qui lui ont donné un mandat pour mener des négociations entre le pouvoir et l'opposition, a renoncé à soutenir toute négociation et déclaré le pouvoir de Damas illégitime, et reconnu la Coalition nationale en tant que seul représentant légitime du peuple syrien ? », s'est-il interrogé. Cette tentative de réconciliation intervient au lendemain de la sortie du président syrien Bachar Al Assad, qui a déclaré que les Occidentaux « jouaient avec le feu en finançant Al-Qaïda ». Dans une interview à la chaîne Al Ikhbariya, M. Assad a prévenu que la guerre dans son pays pourrait gagner la Jordanie voisine, qu'il accuse d'entraîner les combattants rebelles et de faciliter l'entrée de « milliers » d'entre eux en Syrie. « L'incendie ne s'arrêtera pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée (à la crise) que la Syrie », a-t-il expliqué, tandis qu'à Washington, le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, annonçait un renforcement du dispositif militaire américain en Jordanie, qui dépassera les 200 hommes, malgré les critiques de Moscou et le refus de l'opposition jordanienne. Le chef d'Etat syrien a, par ailleurs, rejeté toute distinction entre les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et les groupuscules jihadistes, dont le Front Al-Nosra, qui a récemment fait allégeance à Al-Qaïda. « Al-Qaïda domine (la rébellion) en Syrie », a-t-il martelé, en assurant qu'une défaite de son régime face aux rebelles signifierait « la fin de la Syrie ». A Washington, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a déclaré, jeudi, craindre que le conflit en Syrie ne provoque à terme la « dislocation » du pays.