L'artiste peintre, Amor Idriss Dokman, expose son œuvre picturale, 71 toiles en tout, à la galerie Baya du palais de la culture Moufdi-Zakaria jusqu'au 30 du mois en cours. Le vernissage de cette exposition faite d'éclats de couleurs et de sens s'est déroulé dans l'après-midi de jeudi dernier, en présence d'artistes peintres et de la presse. Les tableaux de ce talentueux artiste sont un ensemble de thèmes récurrents, où les gravures rupestres, les visages et les fleurs se côtoient dans une explosion de couleurs extraordinaire. L'œuvre, qui orne à l'occasion de cette exposition les murs de la galerie en question, est une quête d'une manière de peindre où l'art contemporain et moderne occupe une place de choix. Intitulée « Métamorphoses », l'exposition est, en effet, un voyage pictural dans un univers de couleurs et de sujets qui reflètent, de manière assez significative, les préoccupations majeures de l'artiste peintre. Quelques tableaux immortalisent une période ou un évènement qui a marqué l'artiste et qui est resté gravé dans sa mémoire. C'est tout naturellement qu'il donne naissance, à partir d'une situation vécue ou observée, des œuvres d'une beauté exquise. « L'artiste peintre est semblable à l'écrivain. Il observe et lit, et une fois qu'il a emmagasiné des images dans sa tête, il les reproduit en signes ou en lettres. « Personnellement, je m'inspire généralement du vécu. A titre d'exemple, la toile où j'ai réalisé des arbres coupés me rappelle la décennie noire, période durant laquelle beaucoup d'arbres ont été soit abattus soit brûlés », a-t-il affirmé. A la question de savoir pourquoi il a recouru, dans la quasi-totalité de ses œuvres à la forte utilisation de couleurs vives, l'artiste peintre a précisé que « non seulement nous sommes un pays de couleurs, mais aussi parce que l'éclat de couleur est, pour moi, un excellent moyen d'expression ». Et d'ajouter que « nous sommes un pays de soleil ». Dans certaines œuvres, l'artiste, pour se faire plaisir en se gaussant de nos fatras, s'est mis à récupérer des cravates qu'il utilise comme matériau et les introduit dans sa création artistique. Il brode une grande variation, et ce tissu devient non seulement un élément constitutif d'une toile, une déclinaison de lignes, de traits et de couleurs, mais carrément une effervescence de formes. C'est donc à partir de simples objets ou de scènes de vie qu'il réalise des tableaux de haute facture, d'où, peut-être, l'intitulé de cette exposition : « Métamorphoses ». M. Dokman a, par ailleurs, soulevé la question relative au manque d'espaces d'exposition mais aussi et, surtout, l'absence d'un marché national officiel d'art qui aurait permis aux artistes peintres de se prendre en charge par la vente de leurs œuvres. Il a en outre émis le vœu de voir les responsables de l'éducation nationale autoriser les enseignants à organiser des visites, en compagnie des élèves, dans les galeries d'art pour leur faire aimer la peinture.