Sommes-nous observateurs ou observ�s ? Voyeurs ou harcel�s ? Doit-on essayer d'interpr�ter ou se contenter de rendre le regard ?… Tels sont les dilemmes qui nous accompagnent en traversant l'un des couloirs de l'h�tel Sofitel, improvis�s en galerie d'art, o� sont expos�es jusqu'au 1er d�cembre les toiles de l'artiste peintre alg�rien A. I. Lamine Dokman. L'ensemble de l'œuvre expos�e est th�matis� autour du regard, de la psychologie que d�cline chacune de ses expressions, de ses mutations environnementales et de sa beaut� artistique. L'œil est illustr� au moins une fois sur chaque peinture. Sans cligner, il s'amuse � nous accoster, souvent avec le d�faitisme de la tristesse ou la brutalit� de la douleur. Fascinant, il �merge sensuellement dans un calme absolu d'un fond aseptis�, pour nous d�ranger ailleurs, en se m�lant hargneusement les courbes au milieu d'un brouhaha aveuglant. Cette derni�re œuvre est assez particuli�re pour l'artiste, son intitul�, Regards multiples, n'est autre que l'enfant de sa plus ancienne muse, lorsqu'il dessina, pour la premi�re fois, les yeux de son premier amour, sa ma�tresse d'�cole. Dokman n'est pas � sa premi�re exposition th�matique, la derni�re donnait la r�plique po�tique et riche en couleurs � la danse, o� le peintre avait eu l'id�e d'inviter � ses vernissages des danseurs contemporains. La libert� de style que se donne le peintre lui procure une �nergie cr�ative singuli�re, combinant diff�rentes techniques, Dokman peut �tre tent� par du simple papier ou par l'ajout de bouts de tissu sur une toile, le pinceau finalisera l'inspiration du moment pour "donner vie � ces mat�riaux", et faire scintiller les regards.