Elles sont jeunes et déterminées. Animées d'un courage inégalé, les femmes sahraouies sont de tous les combats et sur tous les fronts. Chacune dans son domaine apporte avec hardiesse sa pierre à l'édification d'un Etat sahraoui libre. Ainsi Anhabouha Sidi Saïd a opté pour la prise en charge des enfants. Sa mission est de s'occuper des colonies de vacances des petits sahraouis. A Sidi Fredj, elle doit s'imprégner des rudiments de la psychologie des enfants en collaboration avec le Comité national algérien de solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS). «C'est une chance pour moi pour parfaire mes connaissances et mieux faire mon travail», affirme Anhabouha. «Etant donné que l'enfant sahraoui est démuni et privé de tout, nous en tant que professionnels nous devons lui fournir au moins des sorties aérées, des activités ludiques pour oublier les effets néfastes de la guerre», ajoute-t-elle. Pour être au top de cette noble mission, Anhabouha a suivi des cours dans le camp de vacances de Sidi Fredj. «Une fois à Tindouf, je mettrais en œuvre ce que j'ai appris, pour le bonheur des enfants », a-t-elle souligné. Anhabouha Sidi Saïd avoue enfin avoir trouvé sa vocation : «Ce sont les enfants qui seront désormais ma raison de vivre ». Hayet Reguibi et N'Guiya Haoues sont l'autre exemple du courage de la femme sahraouie. Ces deux jeunes filles ont été exclues de leur lycée d'El Ayoun, capitale sahraouie occupée, par les autorités marocaines. Leur délit est d'avoir exprimé leur vœu de participer à cette manifestation à Sidi Fredj. Cette exclusion a été suivie d'une autre menace : Ne plus avoir droit de retourner à El-Ayoun. Et même si le Comité national algérien de Solidarité avec le Peuple sahraoui (CNASPS), les a conviées à rejoindre une école algérienne de leur choix pour poursuivre leurs études, aussi bien Hayet que N'Guiya ont refusé cette proposition. Elles ont décidé d'un commun accord de rentrer à El-Ayoun et de continuer le combat. Elles affirment que ce n'est pas la première fois qu'elles sont menacées. L'année passée, également, ces deux jeunes filles ont été expulsées de l'école car elles ont été invitées à une université d'été en Angleterre. Elles y sont retournées et se sont imposées bravant les autorités coloniales du haut de leurs frêles épaules. Beaucoup de femmes sahraouies sont impliquées corps et âme dans la lutte pour l'indépendance de leur pays. Et chacune porte en elle les germes de la liberté. Portant le drapeau sur les épaules ou sur la tête, un seul objectif anime leur esprit : Vivre en paix, dans un pays libre et indépendant. Lutter avec tous les moyens de bord, ne serait-ce qu'avec un mot, une action ou une position sans équivoque. Voilà la particularité des femmes sahraouies. Un caractère trempé dans l'acier.