Pour le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, “le retour de Aminatou Haïder à Al-Ayoun constituera le début de l'arrêt immédiat des arrestations, des jugements sommaires et des condamnations injustes à l'encontre des citoyens, des militants et des étudiants sahraouis au Sahara occidental occupé, dans le Sud du Maroc et dans les universités marocaines”. Félicitant la militante pour son courage, M. Abdelaziz a plaidé pour la création urgente d'un mécanisme onusien chargé de la protection des droits de l'homme au Sahara occidental. Cela avec la cessation de la campagne de répression contre les Sahraouis dans les territoires occupés seront un préalable et une plate-forme pour entamer des négociations directes. “Toutes ces actions doivent être menées sous l'égide des Nations unies et la supervision de M. Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général onusien afin d'aboutir à une solution juste et définitive garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination par le biais d'un référendum libre, juste et honnête”, a-t-il dit. De son côté, le représentant du Front Polisario en Espagne, Mohamed Khedad, a félicité le courage de la femme qui a gagné son bras de fer avec “le régime dictatorial du Maroc, et derrière son combat”. Tout en rappelant le cas des autres militants encore en prison, le cadre du Polisario n'a pas omis de dénoncer la position de la France qui est “en train de créer des difficultés au niveau des Nations unies pour trouver une solution au conflit sahraoui”. Le Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) s'est félicité de cette victoire d'Aminatou Haïder et estime qu'il est “temps que l'Organisation des Nations unies assume ses responsabilités en mettant un terme aux violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés et en organisant un référendum d'autodétermination au Sahara occidental”. Son président, M. Mahrez Lamari, a appelé le Maroc à permettre aux observateurs internationaux de se rendre dans les territoires occupés. Plus directement concernée par l'affaire, l'Espagne s'est dit réjouie par cette solution. “Je veux simplement exprimer ma satisfaction sur le fait qu'elle ait pu rentrer chez elle. Nous sommes contents. Cela a été une longue lutte pour elle”, a indiqué le chef de la diplomatie espagnole, M. Moratinos. Il a affirmé, dans une déclaration qui a enfin le mérite de la clarté que “l'Espagne a une position très claire concernant la solution pour le Sahara occidental : une solution juste, politique, définitive, acceptable pour toutes les parties et qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui”. Même ton des Etats-Unis qui ont joué un rôle dans cette issue, notamment, après les déclarations “préoccupantes” de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Mme Hillary Clinton. “Les Etats-Unis ont favorablement accueilli le retour de l'activiste sahraouie Aminatou Haïder après 32 jours de grève de la faim”, selon une déclaration reprise par l'agence sahraouie SPS. Elle a exigé, par ailleurs, de trouver “une solution permanente au conflit au Sahara occidental”. Et sans trop enfoncer le Maroc mais avec un léger changement de position, Hillary Clinton a souhaité la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. “Je me joins à l'appel du secrétaire général des Nations unies pour un 5e round de discussions de Manhasset sous le parrainage de l'ONU dans les plus brefs délais”, a-t-elle déclaré.