La grève de trois jours renouvelable, initiée par l'Intersyndicale des professionnels de la santé (ISPS) s'est poursuivie, hier, avec en point d'orgue, un rassemblement national devant le ministère de la Santé où les manifestants ont, trois heures durant, crié leur colère. Des centaines de protestataires, médecins, médecins spécialistes, psychologues, ont pris part à cette action. Ils sont venus des 48 wilayas du pays pour dénoncer la « politique de l'autruche » pratiquée jusque-là par la tutelle face à leurs revendications émises depuis 8 mois. Ces derniers réclament l'amendement du statut particulier et l'ouverture du dossier du régime indemnitaire. Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Non à la hogra », « Non au mépris », « Pour une santé publique forte ». Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), a rejeté les accusations selon lesquelles les grévistes n'ont pas assuré le service minimum. « Nous n'avons jamais eu un problème de service minimum », lance-t-il. Et de préciser que la réglementation est claire sur cette question stipulant que c'est au ministère de convoquer les syndicats avant même que ces derniers n'entament leur grève pour une réunion de travail afin d'arrêter les modalités d'application du service minimum. « Ce qui n'a pas été fait », affirme-t-il. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet, déplore, quant à lui, la réaction du ministère : « au moment où nous attendions une réaction dans le sens de la prise en charge de nos revendication, le ministère nous fait sortir une nouvelle fois une décision de justice qui juge notre grève illégale ». Ce n'est pas le seul grief. « Le ministre via son communiqué, donne l'impression que ce sont les syndicats qui ne veulent pas de dialogue. Or, depuis le 17 mars, aucune initiative n'est venue de la part de la tutelle afin d'ouvrir un dialogue responsable sur les préoccupations des syndicats ce qui aurait mis fin à ce bras de fer », explique-t-il. Pour sa part, Khaled Keddad, porte-parole de l'Intersyndicale et président du Syndicat des psychologues (Snapsy), a estimé que le communiqué du ministère est « une provocation » de plus qui nous incite à la poursuite de la grève. D'ailleurs, annonce-t-il, une réunion de l'Intersyndicale est prévue au plus tard ce week-end pour évaluer cette action mais aussi et surtout décider de la suite à lui donner. L'Intersyndicale des professionnels de la santé publique est composée du SNPSSP, du SNPSP, du SNAPSY et du Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (SNPEPM).