Sur les 686 candidatures enregistrées pour la présidentielle du 14 juin prochain, dont 30 ont émané des femmes, le Conseil des gardiens de la Constitution en a retenu 8. Parmi ces derniers, cinq proches du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei : Saïd Jalili, 47 ans, le secrétaire du conseil suprême de la sécurité nationale et négociateur en chef depuis 2007 dans le dossier du nucléaire, Ali Akbar Velayati, l'ex-ministre des Affaires étrangères (1981-1997) et conseiller pour les affaires internationales du guide, Ghulam Ali Haddad Adel, le maire de Téhéran, Mohammad Baqer Qalibaf, l'ancien chef des Gardiens de la Révolution, et Mohsen Rezaï, le directeur du centre d'études stratégiques. Grosse surprise en apparence : l'éviction de Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, 78 ans, ancien président (1989-197) sur qui les « réformateurs » ont placé leurs espoirs, et de Esfandiar Rahim Mashai, le bras de droit de Mahmoud Ahmadinejad, le président sortant. Si le premier, qui paierait pour sa sympathie pour le « mouvement vert » de 2009, ne compte pas contester son élimination pour « sa condition physique », le second, qui se sait honni par le clergé et taxé d'espion de l'étranger, compte en appeler au guide. « Je suis confiant dans le fait que ce problème peut être réglé », dit-il. Face aux cinq conservateurs retenus, les réformateurs et autres modérés semblent mal partis. Hassan Rohani, un religieux proche de Rafsandjani, et Mohammad Reza Aref, l'ancien premier vice-président sous Mohammad Khatami, n'ont jamais brillé sur la scène politique. La présidentielle, dont la campagne électorale commencera demain pour se terminer le 13 juin, est-elle déjà offerte aux conservateurs ? Il y a une semaine, une centaine de parlementaires ont adressé une pétition au Conseil des gardiens de la Constitution pour lui demander de mettre à l'écart Esfandiar Rahim Mashaie et Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, car « indignes », selon eux, de briguer les suffrages.