Quatre personnes ont été blessées, hier, dans la chute de deux roquettes de type Grad sur le quartier chiite. Première du genre depuis la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006, cette attaque, qui n'a pas été revendiquée, intervient en réaction à l'implication des combattants de ce mouvement dans la bataille de la ville d'El Qoussair, aux côtés de l'armée syrienne. C'est aussi une réponse à la sortie, la veille, du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a promis à ses partisans la victoire dans la guerre en Syrie, lors d'une cérémonie à Machghara (sud-est), à l'occasion du 13è anniversaire du retrait israélien du Liban. « La Syrie, c'est la protection arrière de la résistance, le support de la résistance. La résistance ne peut rester les bras croisés quand sa protection arrière est exposée et quand son support se brise. Si nous n'agissons pas, nous sommes des idiots », clame le Cheikh, en appelant à éviter toute confrontation au Liban. « Que ceux qui veulent combattre aillent en Syrie. Mais préservons la neutralité du Liban. Pourquoi se battre au Liban ? », s'est-il demandé. Michel Sleimane, le président libanais, partage la même inquiétude. « Les auteurs de cette attaque étaient des terroristes et des vandales qui ne voulaient pas la paix et la stabilité pour le Liban et les Libanais », dit-il en parlant de la chute de deux roquettes de type Grad. Son ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, dénonce « un acte de sabotage visant à créer la zizanie ». « On ne peut pas, à ce stade, accuser qui que ce soit. Nous espérons que ce qui se passe en Syrie ne va pas déborder chez nous, au Liban, et qu'il y a des gens censés qui comprennent que le Liban ne peut pas le supporter après avoir connu des années de guerre civile », a-t-il souligné. En raison de son appui direct aux troupes de l'armée syrienne, et de son soutien indéfectible à l'Iran, l'autre puissant allié de Damas aux côtés de la Russie et de la Chine, le Hezbollah est actuellement la cible de plusieurs attaques politiques. Notamment, de la part de la Coalition nationale de l'opposition syrienne qui a appelé, hier, ses combattants à faire défection. Bien qu'empêtrée dans ses dissensions internes, l'empêchant de prendre une décision commune quant à sa participation ou non à la Conférence internationale sur la Syrie (Genève 2), initiée par la Russie et les Etats-Unis, et à défaut d'une percée militaire, la Coalition tente de faire pression sur le gouvernement syrien. De ce fait, elle s'en prend à son redoutable allié libanais, dont 22 de ses combattants ont péri, samedi, dans des combats à El Qousseir, entre ses milices armées et les éléments du front djihadiste d'al Qaïda, Nosra.